![]()
La situation au Mali appelle à une vigilance accrue de la part des pays voisins, en particulier le Sénégal. Le professeur Thioub souligne que si la JNIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) prenait le pouvoir à Bamako, cela marquerait la fin de discussions sur des enjeux politiques internes comme Mega, Niakhtou ou Tera. Cela met en lumière l’urgence et la gravité de la menace pesant sur la région.
Lessons du Passé
Dans une analyse approfondie, le professeur Thioub appelle à tirer des enseignements des erreurs du passé. Il fait référence à l’effondrement du royaume du Waalo en 1854 face aux forces coloniales, pointant du doigt les luttes de pouvoir entre les élites du Kajoor et du Bawol à ce moment crucial. « Quelques mois plus tard, elles ont été balayées par leurs anciens esclaves engagés dans le bataillon des tirailleurs sénégalais », rappelle-t-il, incitant à la prudence face à des divisions internes qui pourraient affaiblir la région.
Portée Régionale de l’Effondrement Malien
Le professeur souligne les répercussions potentielles d’un effondrement malien sur l’ensemble de la région, déclarant : « L’ouragan souffle à la porte de notre case. Si le Mali de Soundjata s’effondre, il entraînera avec lui la Sénégambie de Njaajaan Njaay, Janke Waali, Samory et Meissa Waali. » Cette propagation des troubles exige une réponse coordonnée de la part des États voisins et de la CEDEAO.
Un Appel à la Mobilisation
Il exhorte les dirigeants à dépasser leurs ressentiments et à coordonner une réponse collective face à la menace grandissante. « La plus grosse erreur serait d’aborder le problème avec des yeux westphaliens, voire post-congrès de Berlin. Il est temps de mobiliser et de voir large, au-delà des États-majors ; la question n’est pas exclusivement militaire », affirme-t-il.
L’Urgence des Décisions
Pour le professeur Thioub, le temps presse. Les choix pris aujourd’hui auront des conséquences lourdes pour la stabilité de toute la région. « Si nous perdons du temps dans nos chamailleries traditionnelles, nous le paierons plus cher que Samba Lawbe à Tivaouane en 1883 et Alburi Njaay à Dosso en 1901 », conclut-il, mettant en exergue la nécessité d’une action immédiate et unie pour contrer les dangers qui menacent l’Afrique de l’Ouest.

