ZIGUINCHOR CAPITALE DU SENEGAL : Diomaye SONKO, un désastre Par Mamadou Mouth BANE

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Les incongruités qu’ils ont dévoilées lors de leur conférence de presse n’ont pas suffi pour
satisfaire l’envie de Diomaye Faye et de son colistier Ousmane SONKO, d’être suffisamment
ridicules aux yeux de l’opinion nationale et internationale. Ils ont fièrement remis une couche
avant-hier à Ziguinchor, ville qu’ils rêvent d’ériger en capitale du Sénégal.
Je me suis opposé à ceux qui ont tenu des propos injurieux contre ce ticket à la présidentielle.
Car, à mon humble avis, Bassirou Diomaye FAYE et Ousmane SONKO ont besoin d’une
assistance psychiatrique et d’une formation accélérée en Diplomatie et en Relations
Internationales. A chaque sortie, ils exposent leur carence en toute matière, plus
particulièrement en géopolitique, disons en géographie tout court. Or, un homme qui aspire à
diriger un pays doit maitriser sa Géographie et son Histoire. L’ignorance de Diomaye Sonko
dans ces domaines, inquiète les personnes averties.
Le choix d’une capitale d’un pays répond à des critères qui tiennent compte des enjeux socio-
politiques, géopolitiques, environnementaux, sécuritaires… Ce n’est pas pour des raisons
bassement électoralistes qu’on décide, d’un coup de tête, du transfert de la capitale de Dakar
à Ziguinchor. C’est normal, car, il fallait mettre quelque chose sous la dent de ces hordes de
gavroches soif de gros mots et de promesses impossibles.
Certes, aucune ville n’a plus de dignité qu’une autre sur un même territoire. Et Ziguinchor est
l’une des villes les plus charmantes du Sénégal de par son environnement, son histoire, sa
cuisine, la richesse de sa diversité culturelle et la générosité de sa population. Cependant, est-
ce suffisant pour en faire une capitale ?
Il y a des paramètres qui entrent en jeu lorsqu’il s’agit d’ériger une localité en capitale. Le
facteur démographique n’est pas le plus déterminant même si, il n’est pas à négliger. Le plus
important, avant de prendre une telle décision, c’est d’abord, de savoir lire la carte du
Sénégal. Il faut également savoir interpréter le plan géographique du pays, en intégrant les
facteurs : sécurité, géographie, géostratégie, pays voisins, ouverture maritime, végétation,
histoire, climat, environnement, population etc… Il est d’ailleurs recommandé d’effectuer, au
moins, une étude sociologique dans la future capitale. Par ailleurs, une telle décision politique
ne devrait être annoncée, qu’après une consultation sérieuse des hautes autorités de la
hiérarchie sécuritaire du Sénégal, pour ne citer que celles-ci. Puisque Ziguinchor est une zone
militaire…
Que nous apprend la carte du Sénégal ?
La carte du Sénégal nous montre que Ziguinchor se situe à l’extrême sud du pays. Pour s’y
rendre, il faut traverser un Etat indépendant : la Gambie avec qui nous avions souvent des
relations en dents de scie sous le magistère de Yahya Jammeh.
La géographie nous apprend également que :
1-La distance entre Ziguinchor et Banjul c’est 104 Km.
2-La distance entre Ziguinchor et Bissau c’est 109 Km…
Nous ne le souhaitons pas ! Mais, gouverner c’est prévoir pour anticiper. En cas de conflit
armé contre un de nos voisins, la capitale sénégalaise (Ziguinchor) serait facilement atteinte
en moins de 24heures. On se rappelle les menaces de la Mauritanie lors de la crise avec le
Sénégal en 1989. Soutenu par l’ancien président de l’Irak Saddam Hussein et une partie des
pays de la Ligue Arabe, Oul Taya alors Chef de l’Etat, aurait eu un projet d’attaquer Saint
Louis située à un peu plus de 300 Km de Nouakchott. Des rumeurs annonçaient le
positionnement des engins de guerre au niveau de l’autre rive du Fleuve Sénégal. Imaginez si
Saint Louis était restée capitale du Sénégal à cette époque.
Ces deux pays (Gambie et Guinée Bissau) voisins de Ziguinchor ont connu des crises
politiques qui ont secoué cette ville sénégalaise du sud. La récurrence des conflits politico
militaires à Banjul et à Bissau impacterait la ville de Ziguinchor qui serait, sous le magistère
de Diomaye Sonko, une capitale souvent en alerte maximum, du fait de sa position
géographique dans une zone politiquement très instable. S’y ajoute la zone des trois
frontières Sénégal, Guinée Bissau et Guinée Conakry dirigée par un militaire.
L’actuel président de la République Macky SALL l’avait très tôt compris. D’ailleurs, dès son
élection en 2012, il avait mis en place une stratégie pour stabiliser les deux pays voisins : la
Gambie et la Guinée Bissau. Il s’est investi personnellement pour aider Adama BARROW et
le Général Emballo à être élus démocratiquement présidents de la République de leur pays
respectif. Le président SALL avait compris que, pour gagner la bataille de la paix en
Casamance, il fallait stabiliser la Guinée Bissau et la Gambie, terre de replis des rebelles du
MFDC. Mission réussie sans bavure par le président Macky SALL.
Les régimes militaires qui se sont succédé à Banjul et à Bissau avaient permis aux leaders du
MFDC de se renforcer militairement et de développer des activités de trafics illicites entre
Sao Domingos et Kanilaï en passant par Bignona. D’ailleurs, Yahya Jammeh rêvait d’une
alliance politique entre Banjul/Bignona/Bissau, avec une Casamance indépendante. A cette
époque, il finançait Salif Sadio chef rebelle, Ansoumana MANE ex CEMGA tué le 20
Novembre 2000, en Guinée Bissau et le chef rebelle soudanais John Garang mort dans un
accident d’hélicoptère le 30 Juillet 2005. Rappelons que, le Bissau Guinéen Ansoumana
MANE était impliqué dans des trafics d’armes avec le MFDC dans les années 90.
Certes, aujourd’hui, le MFDC est neutralisé par l’Armée sénégalaise. Mais, une rébellion ne
meurt jamais. Faire de Ziguinchor la capitale du Sénégal, sans penser à maintenir d’abord,
l’équilibre socio politique encore fragile dans ces deux pays voisins et à renforcer la paix
sociale, relève d’un amateurisme chronique.
Ziguinchor est aussi traversée par des courants criminels qui entretiennent des circuits de
trafic de drogue venus de Bissau, de bois au nord de Bignona, d’armes et de chanvre indien.
Cette belle ville a plus besoin d’un plan de développement économique et social que d’être
érigée en capitale par la magie d’un simple décret.
Déplacer la capitale à Ziguinchor n’est pas une priorité pour ces jeunes migrants natifs de
cette ville. D’ailleurs, cela changerait quoi dans le quotidien de la jeunesse ou dans le panier
de la ménagère ?
Il existe déjà des politiques de développement mises en œuvre en Casamance par les
Présidents Me Abdoulaye WADE et Macky SALL. Prenons l’exemple du pont sénégambien
qui facilite les déplacements des populations entre le Sud et le Nord. Les interminables
grèves des transporteurs sénégalais excédés par les humeurs sporadiques du président
Jammeh sont oubliées. Combien de fois, les transporteurs sénégalais ont boycotté le bac
gambien pour contourner la Gambie en allant à Ziguinchor par Vélingara à cause des
décisions de Jammeh d’augmenter les tarifs pour la traversée ? Ces désagréments
appartiennent au passé. Les dessertes maritimes Dakar/Ziguinchor ainsi que les aéroports de
Ziguinchor et du Cap Skirring viennent soulager les populations. Que Diomaye SONKO
proposent mieux avec des projets structurants réalistes et réalisables.
Diomaye et son acolyte devraient plutôt dire aux Sénégalais où est ce qu’ils comptent amener
ce pays ? Quelle solution ont-ils pour arrêter le phénomène de l’émigration irrégulière ?
Comment vont-ils gérer le pétrole et le gaz ? Vont-ils supprimer les subventions faites par
l’Etat sur l’essence, le gasoil et l’électricité ? A quel prix les familles vont-elles acheter le riz,
l’huile, le sucre, le lait et la viande ? Quelle vision pour l’Education, la Santé, l’Agriculture,
l’Industrie ? Quelle stratégie pour lutter contre la menace terroriste au niveau de nos
frontières avec le Mali ? D’eux, les Sénégalais s’attendent à un programme chiffré, ambitieux
et crédible. Mais, les déclarations alambiquées et diffamatoires, les électeurs en ont plein le
ventre.
Le mutisme des alliés de Diomaye Sonko face à ces constellations d’inepties (transfert
capitale, sortie du CFA) devient inquiétant. Mme Aminata Touré, Abourahmane Diouf et
consorts engagent leur crédibilité dans les errements graves de leur candidat. Il est difficile de
comprendre toute cette solidarité sournoise devant cet extrême populisme orné de
contrevérités.
Après l’annonce du transfert de la capitale, ne soyez pas surpris d’entendre Diomaye Sonko
avant la fin de la campagne, prendre l’engagement de délocaliser à Ziguinchor ou à Bignona,
tout le dispositif sécuritaire national de l’Armée, de la Gendarmerie et de la Police
(l’armement des Forces de Défense et de Sécurité, le système de Renseignement etc…) suivi
d’un enrôlement de masse de jeunes sélectionnés, dans les rangs de l’Armée, avec un risque
élevé d’une infiltration achevée des Corps d’élite de tout le système de sécurité et de défense
du pays. Ce serait alors la fin de la lutte armée du MFDC ? L’objectif étant déjà atteint !
Diomaye SONKO, une calamité !
Mamadou Mouth BANE, depuis Rabat