ZIARA A TIVAOUANE : RÉSUMÉ DU DISCOURS DE SERIGNE MOUSTAPHA SY

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Le verbe sublime est de l’œuvre du Prophète (psl), et la parole de ses dignes héritiers est élevée au grade de « djawahiroul Ma Aani », et comme protégée par le « Rimah ». Ainsi, chez les vicaires, l’essence et la quintessence des paroles justifient le titre de « Maftouhoune Aleyhi », cette distinction qui fait qu’un mystique a pour source la parole du très haut tout en restant le dernier recours des hommes les plus savants du commun des mortels. Cela n’a rien à voir avec les verves nées de l’imagination des prêcheurs de toujours.

LA RETHORIQUE DANS’ L’ AME

« ils nous parlent de faits assimilables à des légendes », aime à dire un condisciple imbu de la profonde philosophie de Serigne Moustapha Sy. Après tout, un rethoricien à l’image d’un digne missionnaire n’a rien à voir avec des marchands de divinités. » S’il suffisait de crier comme un forcené pour paraître digne, l’âne ne ferait pas l’objet d’un asservissement aussi rude », nous dit Serigne Cheikh Tidiane Sy en interprétant le verset en question.

Nous sommes à la ville de Mawdo (rta), centre d’élégance morale. Devant l’auditoire, un chef spirituel qui expose les lois coraniques avec une habileté exquise, un capitaine qui n’a d’yeux que pour le fait de faire mener la barque à bon port, un candidat soucieux de l’équilibre socio-politique du pays et, pour couronner le tout, un chef de brigade tout aussi serein qu’apte à mener les missions les plus nobles qui lui soient confiées.

DIEU SEUL SAIT

Dieu interpelle son messager en ces termes : « Mes propositions, exposées qu’elles sont à des protestations, laisseront place désormais à des décisions. » Là, il y’a lieu de constater que la première, tournée vers le fait de choisir un représentant sur terre, et l’autre, plutôt orientée vers la nécessité de désigner un chef, ont tous deux fait l’objet d’interpellations.

On se demande si la nomination de celui-ci est juste (Adam) alors qu’on trouve que celui-là (Taaloute) est loin d’être éligible, car légitimement inapte et financièrement mal servi. Et le ciel de répliquer, mais aussi de faire montre de sa sagesse envers Adam, en faisant de sorte qu’il puisse faire valser les secrets les plus profonds que les anges n’ont jamais su percer. Et quand à Taaloute, ses exploits donnèrent raison car ayant un legs que le Tout Puissant qualifie de courage physique et moral.

La moralité dans ses deux approches, c’est que sa volonté et son besoin sans cesse « d’apporter des réponses positives aux exigences de sa gloire », pour reprendre Al Maktoum, sont sans limite aucune, et parfois assez loin de la perception de nous autres humains et des forces de l’autre galaxie. Dieu seul sait !

LES VICISSITUDES DU POUVOIR

En matière de pouvoir, les concepts de « Moulkiyya », « Milkiyya » et « Malakoutiyya » se retrouvent dans un cercle des plus vicieux. Rien que l’écriture en arabe de chacun de ces termes en dit long sur la volonté du Seigneur de « l’assainir ».

Le « Moulkiyya », avec l’accent « ou », inclinée, histoire de montrer qu’il est complexe de faire preuve de droiture en tant que chef, le « i » dans « Milkiyya », placé en bas, pour rappeler à l’homme d’affaires ou au bailleur de fonds le fait que sa richesse, aussi immense soit-elle, n’exclut en rien le fait qu’il ne sera un jour plus de ce monde et finira sous terre, et enfin les lettres arabes « waw » et « taa’ de « Malakoutiyya », qui renvoient à toute la puissance attribuée aux Prophètes, apôtres, intérimaires et autres bénévoles.

Plus loin, le Guide des Moustarchides insiste sur les règles allouées à chacun d’eux. En effet, il leur faut ne pas trébucher sur leur chemin en évitant toutes les bavures qui sont de ce monde, et qui se nomment colonisation, exploitation, escroquerie, chantage, corruption ou tromperie. Un rappel qui montre tout l’intérêt que Serigne Moustapha Sy porte à la « moralisation du système », et qui constitue une continuité-loin de lui ceux qui parlent de rupture avec la volonté d’Al Maktoum- de la nécessité de « laver ce pays »…parce que combattre ces vices donnera un sens à un seul et unique élément, source de l’équilibre du pays : la légitimité.

LA SÉCURITÉ COMME ETAT D’ESPRIT

Par ailleurs, il faut faire de la sécurité une affaire d’état d’esprit pour oser dénoncer de telles insuffisances. Dieu n’attirait-il pas l’attention de son Prophète (psl) sur l’avantage des siens sur les tenants du pouvoir ? « Votre chance, c’est que vous avez l’esprit aussi limpide que celui d’un martyr « , lui annonce t-il.

C’est l’exemple du Prophète (psl) lui-même, étendu sur la natte où le trouva Seydina Omar, à un moment où sa notoriété n’avait d’égal face à ses contemporains, de Serigne Cheikh Tidiane Sy, qui se rendait au cinéma tous les soirs, à une époque où la force coloniale et la classe maraboutique corrompue le combattait sans répit, et de Serigne Moustapha Sy dont la sérénité laisse perplexe ses inconditionnels, et cela malgré les péripéties qui donnent sens à sa trajectoire : contre-pouvoir face à 3 régimes et résidant d’une cité où des actes dignes de la théorie du complot sont sans cesse posés contre lui.

SERMONS LUCIFERIENS

De l’èpoque d’Adam (doomou adama) à celle de l’homme (nitt), nous voici aujourd’hui à l’ère dit satanique.  » Que faire quand on sait que le pacte scellé entre Dieu et Lucifer l’a été à un moment où les adeptes de la jurisprudence islamique évoquaient les interdits et autres actes autorisés ? « , interroge le Chef de file du PUR.

Mais l’entendement voudrait, à ce stade, que l’on s’attarde plus sur « Ibliss en tant que système », c’est à dire tout ce qui fait aujourd’hui que ce monde se soit détourné de la volonté du créateur, et qui a pour point de départ les agissements de simples opiniâtres aussi encombrants que Lucifer lui-même. Là, la personne devient plus dangereuse qu’Ibliss dans sa forme originelle, d’autant plus que ce dernier s’est niché dans son cœur.

Serigne Moustapha Sy alertait pourtant, lors de la finale de la VAVA en 2015, en ces termes :  » Nombreux sont ceux qui, une fois à la Mecque, procèdent aux jets de pierres pour la « lapidation de Satan », ignorant que le Satan à qui ils s’en prennent en faisant cet acte est déjà blotti dans leur cœur. »

Maam Cheikh
Chroniqueur
cheikhahmad2@gmail.com