TRANSPARENCE, DIALOGUE ET SOLIDARITÉ : ALIOUNE TINE MILITE POUR UNE RELATION RENOUÉE ENTRE LE SÉNÉGAL ET LE FMI

Covid-19: On s’achemine vers un autre confinement, selon Alioune Tine
Covid-19: On s’achemine vers un autre confinement, selon Alioune Tine

Loading

Invité de l’émission Ultimatum sur Seneweb, Alioune Tine, fondateur d’Afrikajom Center et défenseur des droits humains, est revenu sur les relations délicates entre le Sénégal et le Fonds monétaire international (FMI), dans un contexte marqué par des débats sur la dette, la transparence et la gouvernance économique.

« Un problème de confiance persiste entre le FMI et le Sénégal », a affirmé M. Tine, pointant que ce climat est parfois « aggravé par certaines prises de position publiques du gouvernement ». Il a notamment estimé que « les déclarations du Premier ministre sur la dette cachée ont été un peu lourdes » et rappelé que « les discours fougueux ont un impact significatif sur les décisions ».

Transparence et volonté politique
Pour Alioune Tine, la posture du président Bassirou Diomaye Faye — qui a fait de la transparence une priorité — doit être prise en compte par le FMI dans l’évaluation des politiques sénégalaises. « Le FMI doit tenir compte de l’obsession de transparence de Diomaye. Il faut regarder la volonté de lutte contre la corruption et les efforts réels du pays », a-t-il déclaré, appelant à une appréciation plus nuancée des réformes engagées.

Un rapport fondé sur la cohérence
Le militant plaide pour une relation fondée sur la cohérence et la confiance mutuelle. « Les autorités ne peuvent pas dire à tout va qu’elles peuvent se passer du FMI et, dans le même temps, le solliciter. Il faut lisser cette relation de confiance », a-t-il expliqué, tout en reconnaissant que « les discours fougueux peuvent être mis sur le compte de la jeunesse et du manque d’expérience, mais ils ont des conséquences ».

Annulation de la dette et solidarité internationale
Face à la « détresse sociale » et à la cherté de la vie, Alioune Tine a invité le FMI à adopter « une décision courageuse » en faveur des populations africaines, en évoquant notamment l’annulation des dettes. « Le FMI doit aussi travailler à annuler les dettes des pays africains. C’est l’un des combats que je mène depuis longtemps », a-t-il affirmé.

Il a par ailleurs comparé la situation actuelle aux efforts de solidarité qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, rappelant le rôle du Plan Marshall dans la reconstruction européenne. « Nous ne sommes pas des pays pauvres, mais nous ne pouvons pas exploiter pleinement nos ressources. Pour y parvenir, nous devons nous industrialiser et transformer nos matières premières. Cela demande des moyens considérables », a-t-il insisté.

Un appel à l’accompagnement plutôt qu’à la stigmatisation
Alioune Tine a conclu en plaidant pour une approche équilibrée du FMI : reconnaître les erreurs commises par les autorités sénégalaises, mais aussi tenir compte des efforts et accompagner le pays. « Le Sénégal a besoin de soutien, malgré ses erreurs. Il y a des efforts palpables. Le FMI doit les reconnaître et accompagner le pays dans cette dynamique », a-t-il déclaré, soulignant que la coopération internationale reste indispensable pour permettre au Sénégal d’accélérer son développement et de protéger ses populations.