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Un tragique drame familial a secoué Montargis, en France, où Clothilde, 31 ans, a été battue à mort par son mari sénégalais, Sileye B., et la co-épouse de ce dernier, Dieynaba K., sous les yeux de ses trois enfants. La victime, enceinte d’une petite fille, a perdu la vie la nuit du 3 août 2022. Malheureusement, l’enfant est également décédée in utero quelques semaines plus tard. Le procès des accusés a débuté ce lundi 15 septembre, selon les informations de Senego.
Clothilde a rencontré Sileye B. lors d’un stage à Dakar en 2015, avant de choisir de revenir vivre avec lui en France. Après un séjour chez son père à Paris, la cohabitation est rapidement devenue conflictuelle. Enceinte, Clothilde s’est installée dans un petit appartement à Montargis. En 2018, Dieynaba, présentée comme une « cousine », mais en réalité l’ex-femme de Sileye, a emménagé avec eux. Cette nouvelle configuration familiale a intensifié les jalousies, les tensions et les violences au sein du foyer.
Clothilde a donné naissance à trois enfants entre 2016 et 2020. Sa mère, Sylvie, venue soutenir sa fille, a également subi l’emprise psychologique de Sileye et a fini par se suicider, désespérée par la situation.
Le jour tragique du 3 août 2022, les secours, alertés vers 4 heures du matin, ont trouvé Clothilde inconsciente et enceinte de 8 mois, présentant des traces de violences anciennes et récentes, notamment un traumatisme cervical probable dû à des strangulations et des fractures anciennes. Transportée à l’hôpital de Montargis, elle est décédée quelques heures plus tard des suites d’un grave traumatisme crânien. Son mari et la co-épouse ont été arrêtés et placés en détention provisoire.
Trois ans après ce drame, le procès de Sileye B. (38 ans) et Dieynaba K. (34 ans) s’est ouvert. Ils sont jugés pour meurtre et violences habituelles ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à 8 jours. Les quatre enfants sont actuellement placés à l’Aide sociale à l’enfance, et plusieurs membres de la famille de Clothilde se sont constitués partie civile. Le verdict est attendu le jeudi 18 septembre.
Ce drame met en lumière les conséquences dévastatrices de la violence domestique : un féminicide, le décès in utero d’un bébé et trois enfants désormais orphelins.
L’organisation Stop Agression Sénégal a condamné fermement ces actes, rappelant que la polygamie doit reposer sur la justice, l’équité et la responsabilité, et non sur la violence. Elle appelle à mettre fin aux féminicides et à la banalisation des violences contre les femmes.

