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La commune de Tivaouane a annoncé le lancement officiel, prévu pour le 25 mars prochain, de son programme innovant intitulé ** »Un talibé, un métier »**. Cette initiative ambitieuse vise à offrir aux élèves des écoles coraniques, communément appelés talibés, des compétences professionnelles pour faciliter leur intégration dans le monde du travail après leur formation religieuse. Une démarche saluée par de nombreux acteurs locaux et nationaux.
**Une initiative ancrée dans la tradition et tournée vers l’avenir**
Lors d’un point de presse organisé pour dévoiler les détails du projet, Cheikh Tidiane Diouf, premier adjoint au maire de Tivaouane, a expliqué que ce programme s’inscrit dans une vision globale de développement socio-économique. « Nous voulons donner aux talibés les moyens de devenir des acteurs économiques à part entière, tout en respectant leur parcours religieux et culturel », a-t-il déclaré.
Cette initiative n’est pas seulement une réponse à un besoin économique, mais aussi un hommage à l’héritage de Seydi Hadj Malick Sy, figure emblématique de la région, qui avait fondé un Zawiya (centre spirituel) et un daara (école coranique) pour l’éducation et la socialisation des jeunes. Selon Serigne Mor Sy, membre du comité d’organisation, ce projet s’inscrit dans la continuité de cette œuvre historique.
**Un partenariat stratégique pour un impact durable**
Pour concrétiser ce projet, la mairie de Tivaouane a noué un partenariat avec le **Fonds pour le financement de la formation professionnelle et technique (3FPT)**. Ce partenariat permettra de financer des formations adaptées aux besoins du marché local, dans des domaines tels que l’artisanat, l’agriculture, l’élevage et les métiers du numérique.
En guise de premier soutien, la mairie a déjà débloqué une enveloppe de **50 millions de francs CFA**. Une partie de ce budget (20 millions) sera consacrée à l’achat de matériel essentiel pour les talibés, notamment des exemplaires du Coran, des nattes et des seaux d’eau, renforçant ainsi les conditions de vie et d’apprentissage dans les daaras.
**Une réponse à un défi national**
Abdou Aziz Diop, acteur de la société civile présent lors de l’annonce, a salué cette initiative comme une étape cruciale pour la refonte des valeurs et des repères au Sénégal. « Les talibés sont souvent marginalisés et privés d’opportunités. Ce programme est une lueur d’espoir pour ces jeunes, qui pourront désormais concilier éducation religieuse et formation professionnelle », a-t-il affirmé.
Le programme « Un talibé, un métier » ne se contente pas de répondre à un besoin local ; il ambitionne de devenir un modèle pour d’autres communes et régions du Sénégal. En valorisant le potentiel des talibés, Tivaouane espère contribuer à réduire la pauvreté et à renforcer la cohésion sociale.
**Un espoir pour les talibés et leurs familles**
Pour les talibés, souvent issus de milieux défavorisés, ce programme représente une opportunité unique de se construire un avenir professionnel tout en restant fidèles à leurs valeurs religieuses. Les maîtres coraniques, les imams et les chefs de quartier présents lors de l’annonce ont exprimé leur soutien unanime à cette initiative, soulignant son importance pour l’équilibre entre tradition et modernité.
Avec le lancement de « Un talibé, un métier », Tivaouane s’affirme comme une ville pionnière dans la recherche de solutions innovantes pour l’insertion socio-économique des jeunes. Reste à voir comment ce projet sera mis en œuvre et quels impacts il aura sur la vie des talibés et de leurs communautés. Une chose est sûre : cette initiative marque un pas important vers une société plus inclusive et équitable.

