Quand il nous faisait
comprendre, à travers des actes précis, jalonnés dans le temps, que Karim Wade
et Khalifa Sall ne seront pas candidats, nous n’étions pas encore devant le
fait accompli. Des décisions de justice n’avaient pas abouti à de telles interprétations.
Plusieurs mois de combat étaient devant nous.
Au moment où il nous faisait comprendre, à travers son premier ministre, qu’il
n’y aura pas plus de cinq candidats à l’élection présidentielle de 2019,
le conseil constitutionnel n’avait pas encore pris sa décision et 27 candidats
espéraient être retenus.
Quand il nous faisait comprendre qu’il maintiendrait l’actuel ministre de
l’intérieur, membre de son propre parti, contre vent et marée, pour
l’organisation des élections, nous avions du temps pour nous battre et imposer
le respect de nos acquis démocratiques.
Macky nous dit là où il va et
comment il va procéder sans que nous ayons la possibilité de l’arrêter.
Il a le droit contre lui, il y arrive.
Il a l’opinion contre lui, il y arrive quand même.
Il a réussi à nous mettre à l’ère du fait accompli, anticipé, sans que nous ne
puissions rien faire. Et c’est malheureux.
C’est pourquoi nous devons
comprendre que nous ne sommes pas assez forts pour nous payer le luxe d’être
divisés. La mutualisation des forces est une exigence pour pouvoir renverser la
donne.
Que le combat de chacun soit le combat de tous.
C’est la mainmise du prince qu’il faut combattre et non sa décision défavorable pour un tel et favorable pour un tel autre. Sur les questions électorales, il n’a pas à décider. Ni favorablement ni défavorablement.
Nous devons nous battre pour le
relèvement de nos institutions et l’instauration d’un véritable État de droit.
Nous devons rester unis dans l’effort si nous voulons faire face aux enjeux et
distribuer de l’espoir à notre cher peuple.
Thierno Bocoum