Selon Jeune Afrique, le rapport de la Cour des comptes, publié il y a quelques mois, a provoqué des tensions au sein de l’institution. Des membres éminents ont critiqué ce document dans des notes publiques.
Tout a commencé lorsque le Premier ministre Ousmane Sonko a accusé l’administration de Macky Sall de dissimuler la dette publique et de manipuler les chiffres. En réponse, le gouvernement a demandé à la Cour des comptes de réaliser un audit pour confirmer ces allégations.
Cinq mois plus tard, le rapport a suscité de vives critiques internes. Mamadou Thiao, président de la Chambre des affaires administratives, a exprimé son inquiétude quant à « l’exhaustivité, l’exactitude et la pertinence » des informations, notant que la méthode employée pourrait remettre en cause les conclusions.
Mamadou Faye, premier président de la Cour, a également reproché aux auditeurs de ne pas avoir vérifié la fiabilité des données gouvernementales, comme cela était requis. « Si ce travail a été fait, le rapport ne le reflète pas », a-t-il déclaré, ajoutant que les auditeurs n’ont pas pu confirmer un surplus de financement en 2022 et 2023.
Jeune Afrique souligne également que la Chambre des affaires budgétaires et financières, responsable de l’audit, n’était pas compétente pour auditer directement les finances publiques, son rôle se limitant au contrôle de la qualité des audits, selon la législation en vigueur. Cette situation met en lumière les défis auxquels fait face la Cour des comptes et soulève des questions sur la transparence et la responsabilité au sein des institutions publiques.