SAUVETAGE DE L’ANNEE SCOLAIRE : DES COURS AU RABAIS SYNONYMES D’ECHEC

SAUVETAGE DE L'ANNEE SCOLAIRE : DES COURS AU RABAIS SYNONYMES D'ECHEC

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Le plan de reprise des enseignements commence à prendre forme avec le redéploiement du personnel d’encadrement au niveau des différentes localités du pays, répondant ainsi à l’appel de la nation pour sauver l’année en cours. Ce sont des enseignants engagés et déterminés qui ont commencé à embarquer, comme des soldats pour répondre à l’appel du devoir patriotique dans une mission impossible.

En effet, étant donné que les classes n’excèdent pas 20 élèves à raison d’un élève par table- banc, ce sont plusieurs classes qui vont les accueillir et c’est pour cette raison là que tous les enseignants sont conviés au niveau des établissements scolaires.

Cette opération de sauvetage de l’année se complique avec le déficit du personnel pédagogique de qualité, capable de la mener à bon port dans les meilleures conditions d’apprentissage, dans la mesure où tous les enseignants de l’élémentaire  ne sont pas formés pour tenir une classe de CM2 généralement confiée à des enseignants aguerris et expérimentés qui assez souvent maîtrisent le programme entamé depuis le mois d’octobre de l’année dernière.

Ce n’est donc pas en pleine tempête due au COVID-19, qu’un enseignant du CE2 doit accepter de changer de cap, pour enseigner le programme qui conduit au CFEE et à l’Entrée en 6éme sans aucune maîtrise de cet enseignement. Il est certes loisible à un Directeur d’école de confier une classe de CM2 à n’importe quel instituteur ou institutrice mais les cours seront au rabais et ce sont les élèves qui inéluctablement feront les frais de cette opération de sauvetage.

Le déficit de professeurs au niveau des 3émes et des classes de terminales ne souffre également d’aucun doute, surtout que  certaines matières nécessitent des spécialistes qui se comptent avec les doigts d’une main. Et puis dans un établissement qui comptait trois classes de 3éme ou de terminales avec 60 élèves chacune pour deux profs de mathématiques soit 180 élèves, la distanciation physique aidant, il faut désormais 9 classes de 20 élèves rien que pour les maths sans compter les autres matières qui nécessitent autant de classes et d’enseignants chacune.

La mission de sauvetage de l’année scolaire est louable mais il est pédagogiquement impossible de l’exécuter dans les meilleures conditions quelle que soit la volonté affichée par les enseignants, du fait de la pandémie qui nous impose la réduction drastique des effectifs.

     Mamadou Wathy