Saliou Samb, jusqu’alors président du conseil départemental de Mbour et directeur général de la Société des Infrastructures de Réparation Navale (SIRN), a été démis de ses fonctions. La décision a été annoncée dans un communiqué officiel du Conseil des ministres du 8 janvier 2024, qui précise la nomination de Babacar Faye pour le remplacer à la tête de la SIRN.
Cette éviction suscite d’autant plus d’interrogations que Saliou Samb avait affiché son soutien au parti Pastef lors des législatives du 17 novembre 2024. Ce choix stratégique n’a visiblement pas suffi à lui maintenir la confiance des nouvelles autorités.
Un Passif Judiciaire Qui Pèse Lourd
Outre son limogeage, Saliou Samb reste associé à une affaire judiciaire retentissante l’opposant à l’ancien international de football sénégalais Ferdinand Coly. Ce litige, lié à la société « Blue Trade Company » qu’ils avaient cofondée pour exploiter et exporter des produits halieutiques, a marqué la scène médiatique.
Ferdinand Coly accuse Saliou Samb de l’avoir escroqué à hauteur de 1,2 milliard de francs CFA. Une plainte pour abus de biens sociaux et banqueroute frauduleuse avait conduit le tribunal de grande instance de Mbour à condamner Saliou Samb, le 3 avril 2023, à deux ans de prison, dont six mois ferme. Le tribunal l’avait également contraint à verser 800 millions de francs CFA de dommages et intérêts à Coly, tout en lui interdisant d’exercer dans le secteur des produits halieutiques pendant cinq ans.
Cette condamnation a été partiellement confirmée par la Cour d’appel de Thiès, le 29 juillet 2024, qui a réduit la peine à un an de prison, dont dix mois avec sursis, tout en levant l’interdiction professionnelle. Les 800 millions de francs CFA de dommages et intérêts ont cependant été maintenus.
La combinaison de son limogeage et de ses démêlés judiciaires soulève des questions sur l’avenir politique et professionnel de Saliou Samb, alors que la situation politique au Sénégal continue d’évoluer rapidement.