RENEGOCIATION DU CONTRAT DE L’AUTOROUTE A PEAGE : L’INTOLERABLE MEPRISE

RENEGOCIATION DU CONTRAT DE L'AUTOROUTE A PEAGE : L'INTOLERABLE MEPRISE

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L’Autoroute à péage a incontestablement constitué un important projet réalisé par le régime libéral à hauteur de 319,2 milliards. Son exploitation pour une durée de 30 ans à compter du 1er décembre 2009, par la Société Eiffage de la nouvelle autoroute concédée, la SENAC, titulaire du contrat pour la construction, l’exploitation, la maintenance et le financement, avait fait grand bruit, tellement le coût avait semblé trop exagéré, de l’avis d’une certaine frange de la population sénégalaise.

Les libéraux ayant été battus à la présidentielle de février 2012, à la suite d’un second tour mouvementé au terme duquel les électeurs avaient choisi de se débarrasser du régime libéral.

Mais avec la continuité de l’Etat c’est l’actuel pouvoir qui, malgré des propos affiliant sans cesse cette importante réalisation au bilan du président Wade, procédait à la réception et à l’inauguration de cette infrastructure de grande importance dans le cadre de la mobilité urbaine en Août 2013.

En février 2014, l’Etat du Sénégal avait signé un contrat supplémentaire avec l’opérateur pour le prolongement de l’Autoroute jusqu’à l’Aéroport International Blaise Diagne, un projet dont l’exécution et l’inauguration portent la marque du président Macky Sall.

La construction de ce nouveau tronçon d’une longueur de 17 km, pour un financement de 203 milliards, pour une durée de 25 ans d’exploitation par la SENAC avait également soulevé un tollé au sein d’une partie de la population, aussitôt après sa réception en octobre 2006.

Mais au fil du temps, avec les nombreux accidents parfois mortels constatés au sein du péage non protégé par endroits et non éclairé avec la divagation d’animaux que l’on croisait en pleine circulation, les nombreux bouchons et autres nuisances, les langues ont commencé à se délier surtout que certains citoyens ont estimé le coût de l’infrastructure trop élevé par rapport à d’autres péages réalisés sur le continent.

Le président Sall préoccupé par toutes ces observations émanant de la population, avait instruit depuis plusieurs mois déjà le Ministère des Infrastructures des Transports Terrestres et du Désenclavement, le Ministère de l’Economie et du Plan, de même que l’Agence de Promotion des Investissements et des Grands Projets (APIX), de procéder à une renégociation du contrat passé avec la Société Eiffage mais pratiquement cette volonté du président de la République n’a connu aucune avancée significative.

La SENAC semble camper sur sa position ce qui est incompréhensible dans la mesure où, en matière de contrat il faut absolument prévoir une disposition transitoire permettant de s’aménager une porte de sortie en cas de crise ou de dénonciation de tout ou partie d’un contrat tel qu’il soit.

Si le contrat ne le prévoit pas, c’est que les représentants de l’Etat qui ont mis le pays dans ce pétrin en 2009 comme en 2014 doivent rendre des comptes et leur intolérable méprise doit inspirer les décideurs relativement à la construction du Train Express Régional le TER, de même que le Bus Express Transit le BRT, ainsi que tous les autres projets de l’Etat en cours d’exécution.

Mamadou Wathy