Le système éducatif sénégalais est aujourd’hui confronté à un défi majeur : celui de l’insertion professionnelle des jeunes. Beaucoup d’élèves poursuivent leurs études jusqu’au master sans pour autant acquérir une spécialisation concrète qui leur permet d’intégrer efficacement le marché du travail. Cette situation contribue au chômage des diplômés et à une inadéquation entre les formations dispensées et les besoins réels de l’économie nationale.
Pour pallier ce problème, il est impératif d’envisager une réforme du système éducatif qui permettrait aux élèves, dès l’obtention du BFEM (Brevet de Fin d’Études Moyennes), d’accéder directement à des formations professionnelles qualifiantes. Cette réforme aurait plusieurs avantages :
1. Une meilleure orientation vers les métiers
Dès la fin du cycle moyen, les élèves auraient la possibilité de s’engager dans des formations techniques et professionnelles adaptées aux secteurs porteurs du pays (agriculture, transformation agroalimentaire, énergie, bâtiment, numérique, artisanat, etc.).
2. Une réduction du chômage des jeunes diplômés
En formant les élèves à des métiers concrets, ils auront plus de chances de trouver un emploi ou de créer leur propre entreprise après leur formation, au lieu de poursuivre un cursus généraliste qui n’offre souvent pas de débouchés directs.
3. Un système éducatif plus inclusif et efficace
Actuellement, de nombreux élèves décrochent avant d’atteindre le baccalauréat, souvent faute de perspectives. En proposant des parcours professionnels dès le BFEM, nous permettrons à chaque jeune de trouver une voie qui lui correspond, au lieu de forcer tout le monde à suivre un cursus académique long et parfois inadapté.
4. Une réponse aux besoins du marché du travail
Les entreprises sénégalaises peinent souvent à trouver des travailleurs qualifiés dans certains domaines techniques. En renforçant l’enseignement professionnel, nous formerons une main-d’œuvre compétente et adaptée aux exigences économiques du pays.
Comment mettre en place cette réforme ?
Création et développement de centres de formation professionnelle modernes dans chaque région du pays, avec des équipements adaptés et des formateurs qualifiés.
Collaboration avec les entreprises pour élaborer des programmes de formation répondant aux réalités du marché de l’emploi.
Valorisation des métiers techniques et artisanaux afin de changer les mentalités et montrer que la réussite ne passe pas uniquement par un diplôme universitaire.
Systèmes de stages et d’apprentissage en entreprise dès la formation pour faciliter l’intégration professionnelle.
En adoptant cette réforme, le Sénégal donnerait à sa jeunesse une véritable chance de réussite et renforcerait son économie avec une main-d’œuvre qualifiée et compétente. Il est temps de repenser notre système éducatif pour qu’il soit un véritable levier de développement et non une simple machine à diplômes sans perspectives.
Meissa THIAM
Consultant en Organisation et Gestion des Entreprises.
meissathiam531@gmail.com