Face à l’évolution rapide des médias traditionnels et numériques et à l’émergence de nouveaux défis liés à la désinformation et aux discours de haine, le Sénégal s’engage dans une nouvelle dynamique. Le ministère de la Communication, de la Télécommunication et du Numérique (MCTN), en collaboration avec le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), a organisé une journée de partage autour de l’avant-projet de loi portant création d’une nouvelle Autorité administrative indépendante en charge de la régulation des médias et des réseaux sociaux.
Actuellement, la régulation des médias au Sénégal repose sur la loi n° 2006-04 du 4 janvier 2006, qui montre ses limites. Ses compétences se limitent principalement à l’audiovisuel, excluant des secteurs essentiels comme la presse écrite et les médias en ligne. Le passage à l’ère numérique a exacerbé ces lacunes, rendant le cadre réglementaire obsolète face aux défis émergents.
Alioune Sall, ministre de la Communication, a affirmé que cette nouvelle autorité vise à combler les lacunes de la régulation actuelle. Il a souligné l’importance de parvenir à un consensus sur une législation englobant tous les supports de diffusion, garantissant des contenus de qualité.
M. Sall a également alerté sur les dangers d’une régulation inefficace. Les plateformes numériques peuvent devenir des vecteurs de désinformation et de discours de haine, menaçant la stabilité sociale et politique du pays.
La future instance de régulation aura des prérogatives élargies, couvrant tous les médias, y compris les réseaux sociaux. Cette réforme vise à renforcer les mécanismes de contrôle pour s’assurer que les éditeurs respectent les normes établies.
Mamadou Oumar Ndiaye, président du CNRA, a salué cette initiative, insistant sur la nécessité d’une régulation globale. Les organisations de presse présentes ont exprimé leur soutien tout en appelant à des consultations inclusives.
Cette initiative marque une étape majeure dans l’histoire de la régulation des médias au Sénégal. En s’adaptant aux mutations technologiques, cette autorité ambitionne de promouvoir une communication responsable et éthique, tout en protégeant les citoyens contre les dérives médiatiques.
Ainsi, le Sénégal, à travers cette réforme, réaffirme son engagement envers la liberté d’expression, tout en garantissant un environnement médiatique sécurisé et respectueux des valeurs démocratiques.