Pourquoi Foot et politiques gagnent? Et si nos dirigeants, s’inspiraient des pères fondateurs… (Par Aly Saleh)

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De nos jours, s’accomplir relève d’un véritable parcours du combattant. Tout le monde est à la recherche d’une vie meilleure. Certains à la quête de l’eldorado, n’hésitent pas à quitter le navire pour aller s’accomplir ailleurs. Que l’on soit diplômé ou pas, le rêve était permis avant. D’ailleurs, certains rêves, à force d’y croire dans la persévérance, finissaient par se réaliser.

N’est ce pas que c’est avec des rêves utopiques que Gandhi libéra l’Inde du joug colonial, que Marthin Luther King et Malcom X changérent l’Amérique raciste et conservatrice, opposée aux droits des noirs, qu’il y’a 175 ans Victor Shoelcher brisa les chaines de l’esclavage, que le 11 février 1990, Mandela terrassa la bête féroce qu’était l’apartheid… Alors il n’est pas interdit de rêver!

Mais voyez-vous aujourd’hui, la donne a quelque peu changé. Et les jeunes de mon pays, en particulier, les étudiants n’ont plus aucun espoir de trouver des milliards après leurs études, donc la seule alternative, c’est de verser dans la politique car elle offre cette possibilité avec plus de succès de s’en sortir.

Il n’est de secret pour personne qu’à chaque fois qu’il y’a une perspective de gain, le sénégalais se surpasse et affiche une performance indescriptible. Les mentalités ont tellement changé que rien ne se fait plus pour du loisir ou pour de la bienveillance. À juste raison diraient certains, tellement c’est ancré dans l’Adn du nouveau type de sénégalais. En effet la philanthropie a disparu cédant sa place au business où tout est monétisé.

Et oui, « Time is money », le mieux est d’ailleurs, d’appliquer cette logique à toutes nos initiatives.
Les grands griots et communicants sont dans les sauces pimentées avec de gros billets de banque, c’est le règne du « battré », comme on sait bien le faire au pays de « kocc Barma » lors des cérémonies traditionnelles et autres soirées dansantes.

Maintenant, la question que l’on devrait se poser c’est, pourquoi Football et politique gagnent toujours?
Pourtant, le sport est un loisir, une passion qui ne permettait pas avant, de penser milliards, autrement comment expliquer les échecs de nos grands footballeurs qui jadis n’avaient rien remporté?

L’actualité, c’est le Sénégal qui remporte son 4ème trophée continental. Le pays de la téranga a fait le plein au niveau palmarès, meilleur gardien, meilleur buteur, meilleur joueur, meilleur entraineur du tournoi U20. C’est le sacre des poulains de Malick Daff. Les lionceaux ont été honorés par le Président qui leur a offert 10 millions cfa en plus des primes de la fédération et du ministère des sports. Le 5 février dernier, c’était au tour des lions locaux au Chan et ceux du beach soccer qui se sont vus honorés eux aussi par le chef de l’Etat qui leur a offert à chacun 10 millions de francs cfa et un terrain de 500 m2 à Dakar. Avant eux, c’était les coéquipiers de Sadio Mané qui avaient reçu chacun 50 millions de nos francs en plus de deux terrains. Le Sénégal est la meilleure nation africaine du moment, une nation phare. Eh oui la performance mérite d’être mise en relief, il fallait le faire et ils l’ont fait. En attendant les u23 et u17, le sport africain est survolé et le futur est prometteur.
Il y’a de quoi naître pour devenir un joueur de foot.

Il y’a un proverbe qui dit: « l’espoir fait vivre et l’espérance fait réussir ».
Mais à l’aune de l’analyse que l’on peut se permettre sur la déperdition scolaire, le manque d’envie de réussite de nos élèves et étudiants, le moment est venu de créer une émulation.

Et puis ne pensez-vous pas que nos dirigeants devraient s’inspirer des pères fondateurs qui ont su, à leur époque, mettre toutes les pendules à l’heure dans le respect et la l’acceptation de l’autre tel qu’il est. À la place des restrictions des droits des citoyens que l’on voit, nos dirigeants devraient plutôt penser à l’avenir de la jeune nation que nous sommes, du légs justement de nos anciens, la stabilité de la barque Sénégal.

A longueur d’année, nos hommes politiques, qu’ils soient du parti au pouvoir comme de l’opposition, sont en campagne et en permanence à longueur d’année et personne ne dit rien. Et pourtant, les gouvernants interdisent les manifestations des gens qui ne sont pas du même bord qu’eux. C’est la politique du deux poids deux mesures. Les physisiens disent, deux corps ne peuvent pas occuper le même espace en même temps.
Il faut que tout cela cesse. Il faut à tout prix, éviter ce précédant dangereux, à onze mois de la présidentielle de 2024 car empêcher avec un jugement de valeur, à l’autre de manifester ou d’aller à l’assaut des électeurs, n’est plus une chose qui peut prospérer.

Il est grand temps pour nos gouvernants de s’inspirer aussi des meilleures pratiques des animateurs du football pour booster tous les secteurs d’activités.
Donnons à nos étudiants, chercheurs et autres grands penseurs de ce pays, les mêmes perspectives avec les moyens nécessaires pour pouvoir contrôler le monde.

Vous conviendrez avec moi que dans le listing Forbes des fortunes du monde, ce ne sont pas des politiciens, encore moins des footballeurs qui y figurent, mais des entrepreneurs, de grands hommes d’affaires.
Mais nous devons prendre cette réalité pour en faire une logique pour penser et agir.
Le monde a une logique ou se façonnent notre éducation, nos attitudes et nos aptitudes.
C’est seulement en ce moment là que nous cesserons de nous demander pourquoi politique et foot gagnent dans ce pays.

Il y’a un proverbe qui dit: « Consacre ta vie à tout ce qui t’enthousiaste mais traite les autres de la même façon que tu voudrais qu’on te traite ». Mais voyez-vous, avoir des ailes ne suffit pas pour voler, il faut d’abord apprendre à tenir debout et ensuite marcher avant de prendre son envol.

La montée en régime des hostilités me pend l’esprit et fait un peu le paradoxe même si la spirale de la confrontation prend forme, on peut encore éviter de mettre le feu aux poudres. Dans une poudriére avec un cigare allumé, tout le monde sait quelles en seront les conséquences…
La situation tendue et délétère de la démocratie au Sénégal ne fait plus de doute à moins d’un an de la présidentielle avec la volonté non affichée de Macky Sall à vouloir briguer « un troisième mandat inconstitutionnel » comme le disent certains, ainsi que son obsession maladroite de vouloir coûte que coûte empêcher à un certain Ousmane Sonko, farouche opposant, de participer aux prochaines échéances en utilisant la justice. Mais il ne faudrait pas seulement mettre la balle dans le camp de la majorité, l’opposition aussi doit savoir raison garder. Les gens doivent apprendre à être un peu plus responsables.
Nous sénégalais, tenons beaucoup à la démocratie, l’Etat de droit, et le respect des libertés au Sénégal et la presse a une partition d’une importance capitale à y jouer.

Certains journalistes qui devraient être les arbitres neutres de cette situation dangereuse pour notre pays, participent eux-mêmes à ce jeu malsain. Ils choisissent leur camp non en fonction de la vérité, mais choisissent plutôt la vérité en fonction des camps pour lesquels ils « travaillent ». Là où les sophistes disaient, passez moi l’expression « à chacun sa vérité », on pourrait dire au Sénégal « à chacun sa presse » ou pire « à chacun son journaliste ».
Et les mensonges les plus flagrants sont mis en exergue alors que les analyses très intéressantes sont purement et simplement ignorées parce qu’elles ne déterminent pas pour ou contre un camp.

La démocratie sénégalaise serait-elle en train de tomber dans les travers de celle grecque qui était finalement pervertie en foire d’inepties où n’importe quel rhétoricien pouvait faire passer des balivernes en s’appuyant sur un réseau de la haine et de la discorde? La haine est, en effet, contagieuse.
Mais les médias gagneraient beaucoup plus à poser le débat politique dans le sens d’une contribution
pertinente, objective et constructive.

La bible dit: « le fer aiguise le fer », pour parler de notre besoin de communion fraternelle…
Demain, ne nous demandons pas quels sont les démons qui nous ont rattrapés et pourquoi ? Dieu nous en préserve car en ce moment ce sera comme dans la mort à l’envers.
Certes il y’a des règles qu’il ne faudrait pas enfreindre, mais les règles justement, c’est nous qui les avons mises en place. Et il faut toujours un élément déclencheur en toute circonstance pour basculer dans le bon ou mauvais sens.

Aujourd’hui, avec l’éveil des consciences, le discours des jeunes a changé, ils voient les choses autrement avec une approche toute autre. Mais, il faut à tout prix éviter la dislocation du tissu social.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est important de pacifier l’espace politique sénégalais.

Le temps est venu de faire valoir la force de l’argument et surtout d’entamer la réflexion avec des propositions de pistes de solutions pour l’apaisement du climat politique.
Aussi, il est grand temps pour les partis de former leurs militants à une conscience citoyenne orientée vers des vertus cardinales qui feront d’eux, des citoyens universels modèles.
On a plus qu’une raison d’être reconnaissants de nos aïeux, les pères fondateurs qui disaient,
lorsque le mal gagne du terrain, on le coupe pour sauver le corps.
Prenez mon propos comme un appel à la responsabilité de la classe politique pour l’apaisement de l’espace politique sénégalais.
Et pour y arriver, on doit faire valoir la force de l’argument et banir l’argument de la force.

Aly Saleh