Pour que les jeunes ne se noient plus dans les océans

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Aminata Assome Diatta quitte Benno et maintient le flou sur son avenir politique
L’ancienne ministre du Com- merce, Aminata Assome Diatta, a quitté hier la coalition présiden- tielle Benno Bokk Yakaar (BBY).
«Nous avons créé le mouvement politique «Jappo ak Assome» de- puis 2018 qui a accompagné le pré- sident Macky Sall pour la réélec- tion en 2019. Et donc aujourd’hui, 5 ans après, nous pensons qu’il est important de revoir notre vision politique, de faire le bilan de notre compagnonnage dans le Benno Bokk Yakaar, passer le cap et d’al- ler vers la création d’un parti poli- tique», dit Aminata Assome Diatta
La Commissaire aux Enquêtes économiques ne juge pas néces- saire de rester dans la coalition Présidentielle après la non-candi- dature du Président Macky Sall, mais pour elle rien n’est exclu.
«Pour le moment, nous en sommes à la phase de création d’abord de notre propre parti et rien n’est ex- clu, on peut être candidat comme on peut travailler et soutenir le candidat qui sera plus proche de notre vision politique que nous al- lons partager. Ce candidat pourra être de la mouvance présidentielle comme de l’opposition. Tout est possible. Aujourd’hui, nous savons tous qu’au Sénégal, il nécessaire que les gens partent en coalition pour gagner quelque chose. Mais ce qui est important, c’est d’avoir la même vision plotique, d’avoir la même idéologie, d’avoir la même vision du développement et de la prise en charge des préoccupations des sénégalais et des sénégalaises. En ce qui concerne la représentati- vité, nous sommes dans plusieurs localités, dans plusieurs régions, dans plusieurs départements du Sénégal, donc en sortant de la coa- lition Benno BokkYaakar, nous pourrons mieux apprécier notre poids électoral», a-t-elle indiqué.
Ablaye Ndiaye
C’est vraiment triste de voir, ce que nous avons de plus cher, nos enfants que nous chérissons tant, nos espoirs pour nos vies meil- leures, prendre les pirogues de la mort, prendre le chemin de la lo- terie du suicide, risquer la noyade dans l’Atlantique, dans la Médi- terranée, braver les traitements les plus humiliants, tout cela dans le mince espoir de poser ses pieds sur le nouveau mirage, l’Europe qui n’est plus l’Europe, l’Europe qui n’a plus d’emplois à offrir, l’Europe froide sans compassion, l’Europe sans humanité qui as- siste indifférente, méprisante, à l’accumulationdesmortsàlafleur de l’âge engloutis dans les flots.
La question n’est pas cette abo- minable controverse comptable macabre entre autorités et ONG.
La vraie question est essentielle- ment comment arrêter cette hé- morragie qui chaque année prive notre pays d’une partie de sa force vitale, comment redonner es- poir à notre jeunesse, comment construire cette entreprise patrio- tique de transformation natio- nale qui insufflera à chaque jeune l’amour de la patrie, la confiance en soi, la croyance aiguë en la pos- sibilité de bâtir son projet profes- sionnel et personnel dans un pro- gramme de construction inclusive du bien être de nos populations.
Cette ruée vers l’Europe depuis plus d’une décennie est une preuve accablante de l’échec des politiques de jeunesse, des politiques de dé- veloppement jusque là entreprises.
La page doit être tournée défini- tivement. La culture de l’argent facile, des promotions injusti-
fiées, rapides, qui éclaboussent tout le pays de leur arrogance et de leur démesure dans la dila- pidation des ressources natio- nales doit à jamais être éradiquée.
Nous devons mettre un terme défi- nitivement à l’abominable dédain, au triste mépris du travail dur qui anoblit et qui patiemment, petit à petit, pièce par pièce, billet par bil- let, finit inéluctablement par enri- chir la personne qui fait preuve de résilience, de patience, d’humilité.
La famille, l’école, les médias, les réseaux sociaux, les autorités par leurs comportements et leurs ac- tions, les leaders d’opinions, en dé- finitive toute la société rassemblée, doivent tous contribuer à l’éduca- tion de la jeunesse, inculquer à la jeunesse que son avenir, son meil- leur futur doit se construire, se ré- aliser et se vivre dans notre pays.
Notre école doit être remise à l’en- droit. Elle doit porter la transfor- mation des mentalités notamment la valorisation de l’obtention d’un métier. La facilitation de l’accès à un métier et sa valorisation a travers une transformation éco- nomique du pays qui produit massivement du travail, de la va- leur et de la fierté nationale sont de nature à redonner de l’espoir à la jeunesse, de l’envie de res- ter au pays et de s’y épanouir.
Les médias publics et privés ont une lourde responsabilité.
Les médias ne montrent pas as- sez l’enfer que vivent les migrants à leur arrivée en Europe, le chô- mage endémique au sein des com- munautés étrangères en Europe, ces zombis que la drogue a dés- humanisé chassés de quartiers en quartiers à Paris et dans d’autres villes européennes, ces femmes qui ont définitivement échoué dans la prostitution, ces vendeurs de drogue définitivement hap- pés par les réseaux maléfiques de l’argent de la mort et de la honte.
L’Europe d’hier qui offrait de l’emploi, l’Europe des cadres de l’émigration choisie, n’est pas l’Europe des migrants qui dé- barquent aujourd’hui sans mé- tier et sans papiers en règle.
La nouvelle Europe qui se construit avec l’Union européenne est de plus en plus l’Europe des frères et sœurs de même race, qui cherche à intégrer les parents de l’Europe de l’Est, qui s’accom- mode plus des asiatiques et qui re- foule de plus en plus les africains sur leur continent. FRONTEX et d’autres structures de ce genre fleuriront pour confiner les afri- cains sur le Continent primordial.
L’Europe n’a aucune ambition de contribuer au développement des pays africains. C’est l’Europe qui, en peu de temps, a dévelop- pé l’Espagne, le Portugal et la Grèce alors que ces pays étaient aussi pauvres que nos pays.
C’est l’Europe qui est en train de développer les pays de l’Est. La guerre Russie- Ukraine nous montre les capacités financières , économiques et technologiques de l’Europe et des États Unis d’Amérique. Si tel était leur dé- sir en une décennie les pays africains seraient développés.
Comprenons définitivement, avec nous notre jeunesse, que nous ne devons comp- ter que sur nos propres forces.
La bataille pour le développement individuel se gagne en Afrique, pour nous Sénégalais au Sénégal.
Cette ruée vers l’étranger, vers l’Eu- rope n’apportera qu’humiliation pour la plupart de nos jeunes s’ils ne perdent pas leur vie dans la mer.
L’épicentre de la bataille pour l’émancipation éco- nomique est le Sénégal.
C’est aussi le Sénégal qui est la mère des batailles pour qu’aucun jeune ne meurt plus dans l’Atlan- tique, la Méditerranée et le Sahara.
Le Vietnam a su surmonter la pé- riode des boat people, le Sénégal aussi dépassera cette triste période.
Notre destin est plus que ja- mais entre nos mains.
Pr Mary Teuw Niane