Face à la série d’interventions policières survenues dans deux rédactions sénégalaises en moins de vingt-quatre heures, le Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS) a réagi ce mercredi, exprimant sa « vive préoccupation » et appelant à une « clarification rigoureuse » des circonstances.
La première opération, intervenue dans la soirée du 28 octobre dans les locaux de la chaîne 7TV, a conduit à l’interpellation de sa directrice, Maïmouna Ndour Faye, alors qu’elle s’apprêtait à diffuser une interview du journaliste Madiambal Diagne, actuellement en France et visé par un mandat d’arrêt international. Quelques heures plus tard, c’est Babacar Fall, journaliste à la RFM, qui a été arrêté après avoir mené un entretien en direct avec le même M. Diagne dans l’émission RFM Matin.
Dans un communiqué transmis à la presse, le SYNPICS estime que ces événements « interpellent la conscience démocratique » et soulèvent des questions sur le respect de la liberté de la presse, un principe garanti par la Constitution sénégalaise et par les engagements internationaux du pays.
Le syndicat rappelle que « le mandat d’arrêt international est une mesure judiciaire ciblée, dont l’exécution ne saurait porter atteinte aux droits des tiers », ajoutant qu’« interroger une personne, même poursuivie, relève du droit à l’information », tant que cela ne constitue ni une entrave à la justice ni une incitation à la violence.
Dans sa déclaration, le SYNPICS réaffirme son attachement à l’État de droit et précise que « l’exercice du journalisme ne saurait être assimilé à une complicité », mais s’inscrit dans une mission démocratique essentielle, au service du public. Le syndicat appelle également à une transparence dans l’établissement des circonstances de ces interventions et demande aux autorités de garantir un environnement sécurisé pour les professionnels de l’information, à l’abri de « toute pression ou confusion ».