Dans un communiqué qui nous est parvenu, le Bureau national du Parti socialiste a déclaré que le Sénégal a franchi en mars 2024 un nouveau tournant de son histoire politique, marqué par une troisième alternance présidentielle, confirmée par les résultats des élections législatives de novembre 2024. En ce moment crucial, le Parti socialiste retourne à nouveau dans l’opposition. Serigne Mbaye Thiam, secrétaire national aux élections, souligne la nécessité d’une évaluation sans complaisance de la trajectoire du parti, en particulier depuis 2019.
Le communiqué indique : « Ce travail d’évaluation doit servir à préparer l’avenir ; il s’agit, en particulier, de repenser notre positionnement dans un champ politique et social profondément bouleversé et de bâtir une nouvelle offre politique qui réponde aux aspirations du peuple sénégalais ainsi qu’aux évolutions en cours en Afrique et dans le monde. »
L’appel ne vise pas à établir un bilan immédiat, mais à inciter à la réflexion collective pour dessiner ensemble les voies de l’avenir du Parti socialiste, tout en honorant l’héritage des pères fondateurs, des présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Ousmane Tanor Dieng. Le communiqué insiste sur l’importance d’éviter de réduire cet effort à des témoignages de gratitude ou à des actes d’allégeance.
Le Parti socialiste se retrouve aujourd’hui avec un seul député dans la nouvelle législature, un résultat qui appelle à l’humilité, au réalisme et à l’audace pour se réinventer. La situation actuelle exige une lucidité indispensable à tout renouvellement qualitatif et positif.
Le communiqué évoque également la nécessité d’un leadership renouvelé. La génération « pré-indépendance » a certes été l’artisan des victoires passées, mais elle doit désormais initier un processus de transition pour permettre à la génération « post-indépendance » de s’investir pleinement au service du parti et du pays.
En parallèle, Ousmane Sonko a réagi aux propos du Président français Emmanuel Macron concernant le retrait des bases militaires françaises en Afrique. M. Macron a affirmé que ce départ avait été négocié entre la France et les pays africains concernés, une assertion que Sonko a rectifiée en insistant sur la souveraineté du Sénégal et des autres nations africaines dans ce processus.
Dans ce contexte politique en pleine mutation, le Parti socialiste se trouve à un carrefour. L’avenir du parti dépendra de sa capacité à se réinventer et à répondre aux attentes des Sénégalais, tout en préservant son héritage et son identité politique.