Le Fnr jette l’éponge

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Le Front de résistance nationale a décidé de suspendre sa participation aux travaux de la commission politique du dialogue national. Une manière de dire non à la décision unilatérale de la majorité de reporter les locales.

Ça commence à bouger dans l’opposition après la décision «unilatérale» prise par la majorité de reporter les locales. Le Front de résistance nationale a décidé de suspendre sa participation aux travaux de la commission politique du dialogue national. Dans un communiqué rendu  public, le Frn explique son désaccord avec la Commission politique du Dialogue national sur la date du report des élections locales en 2022. «Le Front de Résistance Nationale (Frn) tient à informer l’opinion publique nationale et   internationale que le pôle de la majorité mis en minorité par les pôles de l’Opposition, des Non-Alignés et de la Société civile lors de la dernière réunion de la commission politique, est en train de s’arc-bouter sur sa décision unilatérale de faire tenir les élections locales au courant de l’année 2022. Et cela, en dépit de l’argumentation technique et scientifique qui lui a été servie, montrant clairement et nettement la possibilité d’organiser ce scrutin, au plus tard en décembre 2021. Or, il est bien établi qu’un tel dessein de la majorité ne manquera pas, indubitablement, de bouleverser davantage le calendrier électoral déjà bien  mis en mal, dans un contexte de recul net de la démocratie dans notre pays», note le Frn qui informe l’opinion publique, tant nationale qu’internationale de sa décision de suspendre sa participation aux travaux de la Commission Politique du dialogue, jusqu’à nouvel ordre. Avant hier seulement, dénonçait les agissements du président  Macky Sall et ses affidés. En visite de courtoisie à la mairie de Grand Yoff avec son leader, Khalifa Sall, le maire de Mermoz Sacré-Cœur avait une fois de plus dénoncé l’attitude du chef de l’État de ne pas organiser jusqu’à présent, les élections locales qui ont vu le mandat des élus locaux expiré depuis 2020. Dans un  discours  accusateur, Barthélémy Dias lance tout de go : «le président Macky Sall n’a comme objectif que de retarder le processus menant aux différentes élections pour se maintenir au pouvoir sans inquiétude. Alors qu’il sait bien qu’en allant aux élections, ses espoirs sont minimes. C’est pourquoi, d’ailleurs, signale le compagnon politique de Khalifa Sall, “Macky s’est de nouveau permis de repousser ces élections locales laissant toujours le pays sombrer dans un manque de démocratie persistant”. “Cette démocratie dont on parle depuis belle lurette n’est point une préoccupation du président Macky Sall. Il a toujours montré, à travers ses actes qu’elle ne l’intéresse pas”, accuse le maire de Mermoz Sacré cœur.  Depuis 2014, le Sénégal n’a pas tenu d’élections locales. En 2019, le gouvernement avait déclaré que ces joutes électorales allaient se tenir le 28 mars 2021. Il n’en est rien. Contre toute attente, le projet de loi portant report des élections territoriales et départementales a été adopté avant-hier en Conseil des ministres au mois de février 2022. Ce projet doit maintenant passer par l’Assemblée. Conséquence : le mandat des conseillers départementaux et municipaux sera une nouvelle fois prorogé. Après plusieurs reports, ces conseillers départementaux et municipaux seront les seuls à faire leur mandat de 5 ans pour lesquels ils sont élus et 4 autres années équivalentes aux différents reports de ces élections. Ce qui fait un total de 9 ans de mandat.  « Il faut attendre la fin du dialogue national », explique une source gouvernementale sur Rfi, ce dialogue lancé par le chef de l’État en mai 2019. Sur la table notamment, l’évaluation du processus électoral, et l’audit du fichier, qui a débuté le mois dernier.