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Le Sénégal entre dans une ère politique aussi prometteuse que périlleuse. Porté à la magistrature suprême par une vague historique, le Président Bassirou Diomaye Faye hérite immédiatement d’un double fardeau qui définira l’ensemble de son quinquennat. D’un côté, un passif financier colossal légué par l’ère Macky SALL. De l’autre, une dette politique substantielle envers son Premier Ministre Ousmane SONKO, l’homme sans lequel il ne serait probablement jamais arrivé au palais. La réussite ou l’échec de sa présidence se jouera dans sa capacité à apurer et à solder ces deux comptes simultanément, transformant des contraintes paralysantes en fondation d’une stabilité inédite.
Premier Compte : La Dette Publique, l’Héritage Économique caché de Macky SALL
Avec une dette publique avoisinant 119% du PIB et des engagements étouffants envers les créanciers internationaux, Diomaye FAYE hérite d’un État en situation de quasi-faillite morale. Les premières mesures (audit des contrats, renégociation des partenariats, recherche d’une nouvelle donne avec le FMI) révèlent l’urgence. « La soutenabilité de notre dette n’est pas négociable », a-t-il déclaré. Pourtant, cet impératif entre en tension frontale avec les promesses de campagne : emplois massifs, services sociaux améliorés, souveraineté alimentaire. L’équation est vertigineuse.
La feuille de route économique recommandée est agressive et impérative :
- Un audit complet et transparent des contrats publics d’ici fin 2025 ;
- Une renégociation ferme des partenariats déséquilibrés ;
- Un plan de désendettement crédible avant 2027, visant un ratio inférieur à 70% du PIB ;
- Des investissements ciblés dans les secteurs productifs pour une croissance endogène.
L’objectif est clair : arriver en 2029 avec des finances publiques assainies, offrant à son successeur une marge de manœuvre que lui-même n’a pas eue. Il ne s’agit pas seulement de gestion comptable, mais de restaurer la souveraineté économique du pays.
Second Compte : La Dette Politique, l’Ombre Portée de SONKO sur le Palais
Si la dette publique se mesure en milliards de FCFA, la dette envers Ousmane SONKO se compte en capital de légitimité. Cette réalité, connue de tous les Sénégalais, se décline en trois dimensions :
- La dette symbolique : SONKO reste le martyr du mouvement, celui qui a absorbé les attaques judiciaires pour permettre l’émergence de Diomaye ;
- La dette programmatique : Le projet de société du président est largement imprégné de l’idéologie et du combat politique de SONKO ;
- La dette organisationnelle : L’appareil du parti et la base militante ardente restent fidèles à leur leader historique.
Les nominations aux postes clés et l’influence continue de l’entourage de SONKO dans les couloirs du pouvoir sont les manifestations concrètes de cette réalité. Ignorer cette dette, c’est risquer une fracture au sein même de la majorité présidentielle.
L’Équilibre des Dettes : Le Paradoxe Fondateur du Quinquennat
Le paradoxe de la présidence Faye est que ces deux dettes sont interdépendantes. Une austérité trop brutale pour solder la dette économique pourrait éroder la popularité nécessaire pour affirmer son autorité politique. À l’inverse, trop de concessions à l’aile radicale de la souveraineté pourrait effrayer les investisseurs et les partenaires financiers, compromettant le désendettement. Déjà, certaines déclarations sur la souveraineté monétaire pourtant nécessaire contrastent avec les pragmatiques négociations avec le FMI. Chaque décision est un calcul à double entrée.
Du Risque de Paralysie à l’Opportunité Stratégique : Une Feuille de Route Visionnaire et Salutaire
Pour éviter les scénarios à risque (l’émancipation conflictuelle, la cogestion paralysante ou la rupture destructrice) une quatrième voie s’impose : la planification stratégique d’une transition historique. Cette voie recommande de convertir les dettes en investissements pour l’avenir.
Le Scénario d’une Transition Harmonieuse et Apaisée :
- 2024-2029 : Mandat présidentiel de Diomaye FAYE, intégralement consacré à l’apurement simultané des deux dettes. Il assainit les finances publiques et prépare institutionnellement la passation pour son Président de parti politique.
- 2029-2039 : Ousmane SONKO accède à la présidence pour deux mandats consécutifs, avec Diomaye Faye comme Premier ministre. Cette configuration offre une stabilité exceptionnelle : SONKO met en œuvre sa vision avec l’expérience gouvernementale acquise, tandis que Diomaye assure la continuité et la modération, reflétant un leadership durable pour un développement harmonieux à l’instar de la Chine mais aussi démocratique que l’Occident.
- 2039-2044 : Second mandat présidentiel de Diomaye, permettant d’ancrer des réformes structurelles profondes.
- 2044-2049 : Retour de Diomaye FAYE pour un mandat de couronnement et de transmission à une nouvelle génération.
Ce scénario présente des avantages décisifs : il respecte la légitimité populaire de SONKO, garantit une stabilité politique sur 25 ans, spécialise les rôles selon les compétences de chacun, et évite les conflits de succession fratricides.
Feuille de Route Concrète pour le Mandat Déterminant (2026-2029)
Années (2026-2028) : La Consolidation et la Préparation
- Accélération du désendettement public, avec des résultats visibles pour la population ;
- Préparation progressive de l’opinion et de l’appareil d’État à la transition de 2029 ;
- Lancement des réformes constitutionnelles nécessaires pour stabiliser le système.
Année (2029) : La Passation Historique
- Transmission solennelle d’un pays financièrement assaini et politiquement apaisé ;
- Organisation d’élections transparentes valident une transition programmée et démocratique ;
- Diomaye FAYE endosse le rôle de Premier ministre, garant de la continuité et de la cohésion.
Le Président Diomaye FAYE incarne une singularité historique : élu démocratiquement mais porté par un mouvement personnifié par un autre. Son habileté ne consistera pas à éluder l’un ou l’autre de ses comptes, mais à les apurer et solder avec audace et transparence.
En maîtrisant le compte financier, il libérera le Sénégal de l’étau de la dette. En planifiant le compte politique, il offrira au pays un quart de siècle de stabilité rare en Afrique dans un contexte où le monde occidental se prépare à une guerre sans précédent. Par conséquent, la grandeur de Diomaye Diakhar FAYE ne se mesurera pas à sa longévité solitaire au pouvoir, mais à sa capacité à honorer ses engagements pour garantir la durée de l’œuvre commune.
Les Sénégalais, qui ont voté pour une rupture, attendent maintenant la preuve d’une maturité politique nouvelle. Diomaye FAYE a l’occasion unique de transformer son double fardeau en double fondation : celle d’un Sénégal économiquement souverain et politiquement apaisé pour tendre vers la prospérité. L’histoire retiendra celui qui, en cinq ans, aura su régler les comptes du passé pour écrire l’avenir. Le temps est à l’action courageuse Monsieur le Président de la République.
Dr Alpha Ousmane AW
Président du Mouvement Téranga Sénégal : Chemin de la Prospérité.
Expert en Stratégie et Conseiller en Planification

