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Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) a essuyé un revers judiciaire ce jeudi 15 mai, lorsque le juge des référés a déclaré irrecevable sa première requête en annulation de l’arrêté ministériel suspendant la diffusion des médias jugés « non conformes » aux normes administratives.
Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les autorités et le secteur de la presse. Le ministre de la Communication, Alioune Sall, avait publié le 6 février 2025 une liste de 639 médias, dont 258 jugés conformes et 381 non conformes. Cette initiative a suscité l’indignation du CDEPS, qui y voit une atteinte à la liberté de la presse et une tentative de contrôle excessif du paysage médiatique sénégalais.
Lors des débats, l’avocat du CDEPS, Me El Hadj Amadou Sall, a souligné qu’aucun des représentants de l’État n’a défendu la compétence du ministre pour interdire la diffusion ou la parution de médias. Il a été admis que ce pouvoir ne relève pas des prérogatives ministérielles.
Malgré ce rejet, le CDEPS maintient sa position et annonce son intention d’introduire une nouvelle requête pour contester le fond de la décision ministérielle. L’organisation considère l’arrêté comme un acte arbitraire, sans base légale, ayant entraîné la fermeture de plusieurs entreprises de presse et mis au chômage des milliers de professionnels, en pleine veille de la fête de la Tabaski.
Cette affaire s’inscrit dans un bras de fer judiciaire qui pourrait, à terme, coûter cher à l’État sénégalais, notamment en dommages et intérêts pour les préjudices subis par les médias. Le CDEPS continue de dénoncer ce qu’il considère comme une tentative de museler la presse et appelle à une mobilisation nationale pour défendre la liberté d’expression et l’indépendance des médias au Sénégal.

