L’armée algérienne bientôt autorisée à intervenir hors de ses frontières

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C’est l’une des grandes dispositions de la nouvelle constitution algérienne en projet. L’armée nationale populaire (ANP) issue de l’insurection du 1er novembre 1954 pourrait intervenir désormais en dehors du territoire national dans les missions de paix.

L’article 95 alinéa 3 de la nouvelle Constitution algérienne, fixe les conditions et le cadre permettant au président de la République, chef suprême des forces armées et ministre de la défense nationale, après approbation de deux tiers du Parlement, d’engager des forces armées à l’étranger , expliquait le lieutenant-colonel Mustapha Merah, membre de la direction de la communication, de l’information et de l’orientation (DCIO) à l’état-major de l’armée nationale populaire (ANP), lors d’une intervention à la télévision nationale du pays.

L’avant mouture du projet de constitution introduit en fait six axes dont le renforcement des “droits fondamentaux et des libertés publiques”, le principe de la séparation et de l’équilibre des pouvoirs”, la “cour constitutionnelle”, la “gouvernance et la lutte contre la corruption”. Ce sont surtout les “propositions hors axes” concernant le rôle étendu de l’armée qui attirent l’attention.

Cette intervention de la grande muette hors de ses frontières concerne d’abord les opérations de maintien de la paix sous les auspices des Nations Unies. Ensuite, la « constitutionnalisation de la participation de l’Algérie à la restauration de la paix dans la région, dans le cadre d’accords bilatéraux de pays concernés”. Les observateurs estiment que le nouveau régime en place veut jouer un rôle accru dans le dossier de la Libye et aussi dans celui du Mali.

En fait, bien que des dispositions constitutionnelles l’empêchent de sortir de ses frontières, l’armée algérienne a eu à intervenir dans plusieurs théâtres de conflit, notamment lors des confrontations israélo-arabe de 1967 et 1973, en RDC et en Mauritanie. A cela s’ajoute l’intervention plus ou moins directe aux côtés des éléments du Polisario contre le Maroc jusqu’au cessez-le-feu de 1991. Avec ce changement constitutionnel, il est clair que l’Algérie cherche à jouer un rôle accru dans la région, au sein de La Ligue Arabe et dans les missions de paix de l’Union Africaine.