L’ALASCO PLAIDE POUR UNE MEILLEURE INTÉGRATION DES DIPLÔMÉS SÉNÉGALAIS FORMÉS EN CORÉE DU SUD

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L’ Allimuni  des Anciens Stagiaires en Corée du Sud (ALASCO) a organisé ce jeudi 20 juin 2025 un séminaire de haut niveau à Dakar, axé sur le partage des connaissances acquises par ses membres lors de leurs formations en Corée du Sud. Présidée par Fama Cissé, cette rencontre a permis de mettre en lumière des problématiques cruciales du système éducatif sénégalais, tout en proposant des solutions innovantes inspirées du modèle coréen.

Un échange fructueux autour de l’éducation.

Deux anciens stagiaires, fraîchement diplômés de l’Université Nationale Coréenne en 2024, ont présenté leurs travaux de recherche, tous deux centrés sur des enjeux majeurs de l’éducation au Sénégal.

1. Le défi des enseignants en milieu rural

Abdou Khadre Amar a exposé les difficultés liées au recrutement et au maintien des enseignants dans les zones rurales. Selon lui, les professeurs y sont souvent affectés contre leur gré, ce qui entraîne des problèmes de motivation et de performance. Sa présentation , intitulée « Le recrutement et le maintien des enseignants en milieu rural : une étude comparative entre le Sénégal et la Corée du Sud », révèle que le système coréen applique une rotation obligatoire tous les cinq ans, combinée à des incitations financières et logistiques.

Il a aussi donné des recommandations clés  telle que :

– Instaurer un système de rotation entre zones rurales et urbaines.

– Offrir des primes mensuelles aux enseignants affectés en campagne.

– Améliorer les conditions de vie (logements, infrastructures) pour rendre ces zones plus attractives.

2. L’enseignement franco-arabe en crise

Abdou Sady a, quant à lui, décrypté les lacunes de l’enseignement franco-arabe, un secteur souvent perçu comme marginalisé. Son étude met en lumière des programmes surchargés, un manque d’enseignants qualifiés et une faible reconnaissance des élèves issus de ce système.

Il a ensuite proposé des pistes d’amélioration telle que :

– Réformer les curricula pour alléger les programmes.

– Renforcer la formation des chefs d’établissement en bilinguisme.

– Mettre en place des passerelles vers l’enseignement général et professionnel.

Un appel à l’action pour les autorités

Fama Cissé, présidente de l’ALASCO, a profité de cette tribune pour lancer un cri de coeur: « Nos diplômés reviennent avec une expertise précieuse, mais sont souvent relégués dans leurs villages d’origine sans accompagnement. L’État doit mieux les intégrer pour maximiser l’impact de leurs compétences. »

Le modérateur du séminaire a salué la qualité des présentations, soulignant que « le Sénégal gagnerait à s’inspirer du modèle coréen, notamment en matière de gestion des ressources humaines dans l’éducation et de valorisation des filières bilingues ».

Selon la présidente de L’ALASCO Fama CISSÉ l’Allimunu

compte mener un plaidoyer actif auprès du ministère de l’Éducation nationale et des partenaires techniques pour que ces propositions soient prises en compte. L’objectif : éviter le gaspillage des compétences et permettre aux diplômés formés à l’étranger de contribuer efficacement au développement du pays.

Une chose est sûre : ce séminaire a posé les bases d’un débat essentiel sur l’avenir de l’éducation au Sénégal.