Rien de plus fragile qu’une dictature, même d’apparence indéboulonnable. Personne n’est aussi vulnérable qu’un tyran qui n’a qu’une force théorique et une longévité précaire. Alors que tout semblait réussir à Mahamat Deby Itno, prince héritier du Tchad, qui vient de s’attribuer indûment le grade de Maréchal, son pouvoir est désormais attaqué au cœur même de son palais. Un crime de lèse-majesté !
La Présidence de la République du Tchad a été prise d’assaut par un mystérieux groupe d’assaillants déterminés, dont certains seraient venus tout droit du fleuve jouxtant les lieux. La riposte de la garde présidentielle a donné lieu à un échange de tirs nourris dans l’enceinte du palais.
Pris de court, le pouvoir pointe un doigt accusateur sur Boko Haram, prétendant que le groupe aurait réussi à pénétrer dans N’Djamena, la capitale tchadienne. Cependant, certaines sources évoquent une diversion. Tout porte à croire qu’il s’agit plutôt d’une bataille rangée entre factions opposées et acquises au pouvoir. La situation, à l’heure actuelle, est très confuse, et tout peut arriver, y compris la chute du régime dynastique en place, mettant fin à la suprématie des Debys sur le Tchad, qui dure depuis de longues années de plomb.
Quel que soit l’issue de cet incident, il affaiblit davantage un pouvoir qui ne peut plus compter sur le soutien du clan Zaghawa. Selon les dernières nouvelles, les tirs ont cessé et, d’après une source proche des autorités, le calme serait revenu et tout serait rentré dans l’ordre. Cependant, les premières images attestent que les combats se sont déroulés à l’intérieur du palais.
Nous suivons de près tous les développements et nous en rendrons compte, bien évidemment. La fragilité de ce régime s’expose au grand jour, laissant planer des incertitudes sur l’avenir politique du Tchad.