La Guinée suspend sa participation dans l’OMVS suite à des différends stratégiques

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Dans un récent développement, la junte au pouvoir en Guinée a annoncé la suspension de sa participation à l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Cette décision intervient alors que le pays estime que ses intérêts stratégiques n’ont pas été suffisamment pris en compte par l’organisation, qui regroupe quatre nations d’Afrique de l’Ouest traversées par le fleuve Sénégal.

L’OMVS, créée en 1972, comprend la Guinée, le Sénégal, le Mali et la Mauritanie, et a participé à plusieurs projets hydro-agricoles et énergétiques dans ces pays membres, tous partageant le fleuve Sénégal, qui prend sa source sur le territoire guinéen.

Selon un communiqué publié par Conakry, la capitale guinéenne, le 18 juillet 2023, le pays a décidé de suspendre sa participation à l’OMVS à la suite d’une conférence virtuelle des chefs d’État et de gouvernement.

Les autorités guinéennes expriment leur regret que leurs préoccupations et leurs intérêts stratégiques n’aient pas toujours été pris en compte depuis la création de l’organisation. Les points de désaccord comprennent notamment le retard considérable dans le financement du barrage hydroélectrique de Koukoutamba dans la région nord de Labé, ainsi que la sous-représentativité du pays dans les instances décisionnelles de l’OMVS, dont le siège est à Dakar.

La Guinée a été en première ligne dans la création et la défense de plusieurs organisations régionales depuis son indépendance de la France en 1958. En conséquence, elle met l’accent sur l’importance d’être respectée au sein des organisations auxquelles elle appartient, comme souligné dans le communiqué officiel.

Il convient de noter que la Guinée est devenue le quatrième membre de l’OMVS en 2006, aux côtés du Sénégal, de la Mauritanie et du Mali. Depuis 2021, le pays est dirigé par une junte à la suite d’un coup d’État. Sous la pression internationale, l’armée a accepté de céder le pouvoir à des civils élus d’ici la fin de 2024.

La situation reste tendue car la décision de la Guinée de suspendre sa participation pourrait avoir des implications importantes sur les projets de l’organisation et sur la coopération régionale.