La Direction générale de la comptabilité publique et du Trésor (DGCPT) a présenté un nouveau système de digitalisation des amendes forfaitaires lors de la Journée du Trésor, organisée à la Foire internationale de Dakar (FIDAK). Cette initiative vise à moderniser la gestion administrative et à simplifier les démarches pour les usagers.
Mor Ndiaye, inspecteur principal du Trésor, a expliqué que cette innovation repose sur une plateforme numérique permettant de simplifier le paiement des amendes. Les usagers pourront désormais s’acquitter de leurs contraventions via des solutions de transfert d’argent ou des comptes bancaires, grâce à l’outil Diottali. Ce système est également doté d’un assistant numérique, le D.P.A (Personal Device Assistant), capable de fonctionner hors connexion pour recueillir les données des contrevenants.
Ce dispositif facilite la récupération immédiate des documents tels que le permis de conduire ou la carte grise après paiement, tout en permettant une supervision en temps réel par les forces de l’ordre et le Trésor public. Les transactions et les positions des agents sur le terrain pourront être suivies avec précision.
Cheikh Tidiane Diop, directeur général du Trésor, a souligné que cette réforme ne se limite pas à optimiser les recettes de l’État. Elle vise également à réduire les infractions routières et à assurer une meilleure allocation des ressources publiques. Grâce à la dématérialisation, ce système devrait limiter la corruption et réduire les coûts liés aux supports physiques comme le papier.
Une caractéristique notable de ce projet est l’automatisation du reversement de 60 % des recettes des amendes aux collectivités territoriales. Le système identifie instantanément la commune concernée, simplifiant ainsi une tâche qui était autrefois laborieuse.
Cependant, des réserves subsistent. Le lieutenant Mamadou Ndiaye a souligné l’importance de préserver le droit des usagers à contester une contravention dans ce nouveau cadre digital. Il a également recommandé que certaines erreurs puissent être corrigées par des supérieurs habilités, une suggestion qui a été bien accueillie par les responsables du projet.
Pour garantir le succès de cette réforme, les intervenants ont insisté sur l’importance de sensibiliser les citoyens, en particulier ceux qui ne sont pas alphabétisés, qui pourraient hésiter à adopter ce changement. Bien que le projet soit encore en phase expérimentale, il promet de transformer durablement le paysage administratif du pays. « Le progrès n’a pas de prix », a déclaré Cheikh Tidiane Diop, tout en insistant sur la nécessité d’un financement adéquat et d’un déploiement progressif.