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Par arrêté du 22 avril 2025, le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Aliou Sall, a ordonné la cessation d’activité des médias jugés non conformes aux dispositions du Code de la presse. Cette décision brutale a suscité de vives réactions au sein des associations de presse et au-delà.
Lors du lancement de son rapport annuel 2024, ce mardi 29 avril 2025, Amnistie Internationale, représentée par sa section sénégalaise dirigée par Seydi Gassama, a abordé cette actualité brûlante. M. Gassama a dénoncé ce qu’il qualifie de « régularisation au forceps », une initiative qui, selon lui, compromet l’image du Sénégal sur la scène internationale.
« De la même manière que nous avions condamné la fermeture de médias sous l’ancien régime, nous ne pouvons pas cautionner ce que vient de faire le nouveau ministre de la Communication, Aliou Sall », a déclaré Seydi Gassama. Il reconnaît que le processus de régularisation est nécessaire dans un secteur de la presse notoirement désorganisé, mais dénonce des délais jugés « trop courts » qui semblent détourner cette initiative de son véritable objectif.
Gassama souligne qu’il est impératif de ne pas précipiter les choses, en affirmant : « On ne peut pas, en un an, dire qu’on va régler la situation de la presse en obligeant tout le monde à se conformer. Clairement, ce ne sont pas des délais raisonnables. » Il rappelle l’importance des médias pour la démocratie, affirmant que le pluralisme médiatique a été essentiel pour l’alternance politique dans le pays.
Il propose que le nouveau régime encourage plutôt les médias à se régulariser en mettant en place des mesures d’accompagnement. « L’État peut décider que seuls les médias en conformité avec le Code de la presse bénéficieront d’aides et de marchés publics de publicité. Cela éviterait des mesures impopulaires qui nuisent à l’image de l’État », suggère-t-il.
Seydi Gassama appelle à accorder plus de temps aux médias et à les accompagner dans leur régularisation, insistant sur le fait qu’il ne s’agit pas de précipitation, mais d’un processus réfléchi et inclusif.

