FACE À UNE SITUATION BUDGÉTAIRE PRÉOCCUPANTE, LE GOUVERNEMENT SÉNÉGALAIS AFFICHE SA VOLONTÉ DE REDRESSER LES FINANCES PUBLIQUES

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Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 13 février 2025, le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, a exposé les mesures envisagées par le gouvernement sénégalais pour faire face à une situation budgétaire jugée alarmante. Avec une dette publique atteignant 99,7 % du PIB à la fin de l’année 2023, le ministre a détaillé les actions prévues pour réduire le déficit et stabiliser la dette du pays.

**Des pratiques budgétaires irrégulières dénoncées**
Abdourahmane Sarr n’a pas hésité à pointer du doigt les pratiques budgétaires du précédent régime, qu’il a qualifiées d’irrégulières. Il a notamment évoqué des transferts de fonds vers des comptes de dépôt de l’État pour financer des dépenses non autorisées, ainsi que des dettes contractées sans l’aval du Parlement. Le ministre a également dénoncé l’utilisation de « lettres de confort », des instruments ayant permis d’engager des travaux non prévus dans les lois de finances. Ces pratiques, selon lui, ont contribué à l’aggravation de la dette publique et à la détérioration des finances de l’État.

**Un plan de redressement ambitieux**
Face à cette situation, le gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye s’est engagé à ramener progressivement le déficit budgétaire à 3 % du PIB, contre une projection de 7,1 % pour 2025. Pour y parvenir, Abdourahmane Sarr a insisté sur la nécessité d’aligner les dépenses publiques sur les objectifs de la Vision 2050 et de garantir leur conformité avec les lois de finances. « Nous devons restaurer une gestion rigoureuse et transparente des finances publiques », a-t-il déclaré.

Concernant la dette publique, le ministre a annoncé un objectif de réduction à 70 % du PIB d’ici 2029-2035. Cette trajectoire repose sur une croissance économique soutenue, estimée en moyenne à 6,5 % par an, notamment grâce aux revenus issus de la production de pétrole et de gaz, récemment lancée. « Les ressources générées par le secteur des hydrocarbures seront cruciales pour stabiliser notre économie et réduire notre endettement », a-t-il expliqué.

**Une priorité : la transparence et la rigueur**
Le ministre a réaffirmé la volonté du gouvernement de mettre en place une gestion plus transparente et rigoureuse des finances publiques. Il a promis que toutes les dépenses seraient désormais soumises à un contrôle strict et conformes aux lois de finances. « Nous ne pouvons pas continuer à fonctionner avec des pratiques opaques qui mettent en péril l’avenir de notre pays », a-t-il martelé.

En conclusion, Abdourahmane Sarr a appelé à la mobilisation de tous les acteurs économiques et sociaux pour soutenir les efforts du gouvernement. « Le redressement des finances publiques est une priorité absolue pour garantir la stabilité économique et le bien-être des Sénégalais », a-t-il conclu.

Avec ces annonces, le gouvernement espère rassurer les partenaires techniques et financiers du Sénégal, tout en posant les bases d’une gestion plus saine des ressources publiques. Cependant, la réussite de ce plan ambitieux dépendra en grande partie de la capacité du pays à maintenir une croissance économique robuste et à maîtriser ses dépenses dans les années à venir.