C’est un Doudou Wade plus ouvert sur les retrouvailles entre le Pds et Macky Sall qui était au Grand jury de la Rfm, hier. Il dit avoir constaté que le présidente Sall a «changé de voie».
Par conséquent, «le Sénégal mérite qu’on pardonne», même si on ne doit pas oublier.
Les libéraux participeront-ils alors au prochain gouvernement ? Doudou Wade attend que la question soit posée.
Le stade Abdoulaye Wade semble avoir ouvert les portes des retrouvailles de la famille libérale, particulièrement entre Wade (père et fils ?) et Macky Sall. Puisqu’il ne restait que le Pds, après Idrissa Seck, Oumar Sarr et autres. Et d’autres icônes de ce parti historique avant eux.
La sortie de Doudou Wade, hier, au Grand jury de la Rfm, semble aller dans ce sens. «Macky Sall est en train de poser des jalons et il a changé de voie. Si nous n’osons pas regarder les choses en face, voir qu’il y a un changement total de direction, des voleurs de tapis, de chaises, de la convocation de plusieurs personnes à la Crei… Si aujourd’hui il change de direction, c’est une excellente chose, mais les rancœurs et les blessures sont là. Le Sénégal mérite qu’on se parle», a souligné le secrétaire général adjoint du Pds chargé des conflits. Il rappelle que ce n’est pas seulement sous Macky Sall que ces retrouvailles libérales ont été prônées.
«Depuis 2004, l’ancien président Abdoulaye Wade avait annoncé une réorganisation qui leur permettra de diriger le pays pendant 40 ans. En 2012, nous avons perdu le pouvoir. Le président Wade avait écrit un document qui s’appelle “La reconstruction” en juillet 2013, à Versailles. Dans ce document, il nous demande de nous battre, de nous organiser pour que nous puissions revoir la configuration politique du Sénégal par rapport à un certain nombre de rassemblements de familles. C’est Macky Sall qui disait qu’il n’était pas intéressé par la reconstruction de la famille libérale. S’il a décidé de quitter l’anormalité pour venir à la normalité, nous sommes preneurs. Des familles ont traversé des difficultés et des conflits pendant des années et se sont réparées. Les conflits finissent toujours par être réglés», a fait remarquer Doudou Wade.
«Le Sénégal mérite qu’on se parle, qu’on pardonne.»
Seulement, il faudra panser les plaies encore béantes qui se manifestent par l’écueil Karim Wade qui est encore au Qatar depuis sa libération à la suite de sa condamnation par la Crei. «Le Sénégal mérite qu’on se parle, qu’on pardonne, mais je pense qu’il ne faut pas non plus oublier ce qui s’est passé», a-t-il relevé.
Mais alors, le Pds ira-t-il, dans ces éventuelles retrouvailles, jusqu’à participer au prochain gouvernement ? Doudou Wade se veut prudent: «Le problème n’est pas posé et, quand il sera posé, on répondra à la question, et en toute responsabilité.»
Dans tous les cas, le chef de l’Etat serait pour l’entrisme. Et une partie de l’opposition pourrait intégrer l’équipe qui serait mise en place la semaine prochaine.
«Le Pds est la première force de l’opposition, et non Pastef»…
Le candidat malheureux de la Grande coalition Wallu Sénégal à la mairie de Dakar a, par ailleurs, déclaré à qui veut l’entendre que le Parti démocratique sénégalais reste «la première force politique de l’opposition». « La première force de l’opposition, ce n’est pas le Pastef. C’est bien le Pds. Par rapport à la représentation nationale donnée aux législatives en 2017, on n’a pas besoin de réfléchir pour savoir que c’est le Pds qui devance. Ousmane Sonko est un non-inscrit à l’Assemblée nationale, et nous, nous avons un groupe parlementaire, formé majoritairement de députés du Pds. Le Pastef n’est pas allé aux élections seul, mais en coalition», a-t-il souligné.