DANS UN ESPRIT QUI VALSE, JE PENSE AUX CITOYENS SÉNÉGALAIS ET PLUS ENCORE AU PERSONNEL DE SANTE, A NOS ENFANTS TALIBÉS ET A CETTE POPULATION DÉMUNIE.

De l’épreuve physique du BAC sous la pluie au cri de détresse, cette lettre d'une candidate
De l’épreuve physique du BAC sous la pluie au cri de détresse, cette lettre d'une candidate

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La sécurité du personnel de santé ne cesse de me titiller la tête. Avec certitude j’ai noté 1 hôpital et 2 centres de santé dont une partie de leur personnel s’est retrouvée en quarantaine. Je ne parle pas de probables autres structures de santé citées dans les rumeurs.
Ma question est la suivante, si jamais une grande partie de notre personnel de santé devait se retrouver en quarantaine, qui prendra soins de nos malades ? À noter qu’au-delà des cas positifs au Covid-19 il y a d’autres personnes qui souffrent d’autres pathologies. Pourquoi le personnel doit se contenter de ses précautions habituelles que sont les gants, masques et désinfectants (qui parfois manquaient) ?
Nous savons qu’ils ne tiendront pas toute une journée de consultation dans une combinaison mais pourquoi le ministère de la santé et de l’action sociale ne leur fournit pas des surblouses et des lunettes de protection ? Pourquoi il ne réorganise pas l’accueil dans les structures de santé et éviter d’exposer le personnel ?

Et d’ailleurs, je glisse vers les moyens et méthodes qui peuvent permettre d’éviter d’exposer notre personnel. Il nous faut régler le problème des numéros d’urgence.
Hélas, des sénégalais se plaignent sans cesse d’absence de réponses ou de réponses inadéquates. Qui a-t-il ? Les centres d’appel sont-ils surchargés ?
Si c’est le cas, que le ministère concerné fasse appel à des bénévoles et mette en place le dispositif nécessaire. Je reste convaincue que nous répondrons car déjà au début de la pandémie, des bénévoles s’étaient inscrits sur une liste pour ce genre de besoin.

J’ai tellement à dire, que mes concitoyens me pardonnent le ramassage. Qu’ils me permettent de titiller le transport et de finir par les enfants de la rue appelés talibés.

La surcharge des moyens de transport est perceptible aux yeux de tous pendant qu’on parle de la multiplication des cas communautaires. Le sénégalais qui a la chance de garder son emploi à ce jour mais la malchance de ne pas pouvoir être en télétravail peine à avoir un bus, un car et parfois le prix du taxi est insoutenable. Et si les entreprises qui font dans la location de bus, cars, etc. mettaient à la disposition de l’Etat et du peuple leurs biens, une forme d’aide et le premier se chargera du carburant et de la désinfection régulière. Et parlant de ces entreprises qui travaillent toujours, certaines comptent des cas ou un employé en quarantaine mais les responsables choisissent de faire travailler son personnel sans précautions supplémentaire et d’ailleurs la seule qui vaille et de mettre en sécurité chacun le temps au moins de désinfecter et tester les cas contacts.

À défaut de tout cela, l’État devrait oser le confinement généralisé et nourrir son peuple démuni. Ledit peuple qu’il a l’obligation d’accompagner même en l’absence de confinement.

Nos enfants, nos jeunes frères et sœurs… , je conclus ce texte avec eux. Des amis et moi avons enchainé quelques semaines à faire des daaras, à essayer de les confiner en apportant de quoi les nourrir et les rendre propres mais que fut douloureuse cette expérience. Nous pouvons peut être être fiers de nous mais j’ai ce besoin de le dire, ces enfants sont loin d’être en sécurité.
Entre l’étroitesse de leur daara, parfois l’insalubrité, parfois le manque d’eau et d’électricité, parfois l’inconscience des adultes qui les entourent, etc. je tire la sonnette d’alarme et exige que l’Etat prenne soin de ces innocents, qu’il leur assure à manger et à boire mais également la bonne santé et d’ailleurs d’en profiter pour régler le problème de la mendicité une bonne fois.

Citoyennement vôtre

Yaye Fatou Sarr