Il ya quelques jours une chaude matinée avait eu lieu devant les locaux de la Mairie de Keur Massar où plusieurs vendeurs avaient manifesté violemment pour s’insurger contre la fermeture de leurs commerces, suite à un arrêté pris par l’autorité administrative, à la suite de plusieurs personnes testées positives au corona virus dans cette localité.
Il fallait pour stopper la chaine de contamination qui avait commencé à prendre certaines proportions, interdire les rassemblements de personnes, les stationnements de véhicules et l’exercice de toute activité commerciale aux alentours du rond-point de Keur Massar.
Le grand marché n’avait pas été épargné parce-qu’il fallait parer au plus pressé afin de sauver la population du fait de l’existence de cas communautaires constatés dans cette commune.
C’est ainsi que les forces de l’ordre furent déployées pour faire respecter la décision prise par le préfet, de jour comme de nuit. Mais ce semi confinement a eu des conséquences fâcheuses sur le quotidien de ces vendeurs qui ont commencé à éprouver des difficultés pour survivre, la majorité de ces derniers n’étant sortis d’aucune école et ne sont peut-être même pas alphabétisés. Sans perspective, ils n’ont d’autre choix que celui de se lancer dans le petit commerce, s’ils n’exercent au sein des divers chantiers en qualité de maçons, de carreleurs ou d’électriciens payés à la tâche.
La grogne de ces jeunes dénotent un ras-le-bol général, en prélude à une vague de protestations d’autant plus que les commerçants de Thiaroye promettent de suivre les traces de leurs homologues; ceux du marché Dior aux Parcelles-Assainies ne sont pas en reste.
Mais en réalité la guerre que mène l’Etat contre le COVID-19 prime sur tous les autres intérêts et sur toutes les autres considérations. Ces vendeurs ne sont pas les seuls acteurs impactés par cette pandémie qui a fini de mettre à genoux toutes les économies du monde. L’Etat doit rester sourd et muet face à toutes ces vociférations qui sont de nul effet.
Mamadou Wathy