COUP D’ÉTAT EN GUINÉE-BISSAU : LES MILITAIRES ANNONCENT LE CONTRÔLE TOTAL DU PAYS

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Bissau, Guinée-Bissau – Des militaires ont déclaré mercredi avoir pris le « contrôle total du pays », annonçant l’arrestation du président sortant, Umaro Sissoco Embalo, et la suspension du processus électoral en cours. Ce coup d’État survient alors que la Guinée-Bissau attendait les résultats de la présidentielle et des législatives.

Le président Embalo est actuellement retenu « en prison à l’état-major » et « bien traité », selon un responsable militaire. En plus de lui, le chef d’état-major et le ministre de l’Intérieur ont également été arrêtés. Des coups de feu ont été entendus près du palais présidentiel dans la capitale, alors que des militaires prenaient position sur les voies menant à ce site stratégique.

Arrestation de l’Opposant Principal

Dans ce contexte tumultueux, Domingos Simoes Pereira, un des principaux opposants et chef du PAIGC, a été interpellé par des « hommes armés ». Pereira, qui avait été écarté de la présidentielle pour avoir soumis son dossier trop tard, représente une figure historique dans la politique bissau-guinéenne.

Annonce du Général Denis N’Canha

Le général Denis N’Canha, à la tête de la maison militaire de la présidence, a proclamé la création d’un « Haut commandement pour la restauration de l’ordre », qui dirigera le pays jusqu’à nouvel ordre. Il a justifié cette action par la nécessité de garantir la sécurité nationale et de rétablir l’ordre après des découvertes de « plans de déstabilisation », impliquant des narcotrafiquants.

Sécurisation du Pays

Durant son allocution, le général a également annoncé la suspension de tout le processus électoral, la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes, ainsi qu’un couvre-feu obligatoire. En fin de journée, Bissau était désertée, les militaires ayant pris le contrôle des principales artères.

Instabilité Politique Persistante

Le jour précédent, les partisans d’Umaro Sissoco Embalo et ceux du candidat d’opposition Fernando Dias de Costa avaient revendiqué la victoire à la présidentielle, tandis que les résultats officiels n’étaient pas attendus avant jeudi. Les élections de dimanche avaient eu lieu dans un climat relativement calme, mais la stabilité politique demeure un enjeu crucial dans ce pays, marqué par plusieurs coups d’État et tentatives de putsch depuis son indépendance en 1974.

Cette situation incertaine suscite des inquiétudes tant à l’échelle nationale qu’internationale, alors que le pays tente une fois de plus de trouver un chemin vers la stabilité.