
Convoqué ce lundi à la Section de recherches de Colobane dans le cadre de l’enquête sur les violences politiques survenues entre 2021 et 2023 — des événements ayant fait près de 80 morts — l’ancien ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour, a été entendu pendant près d’une heure avant d’être libéré, apprend-on de sources proches du dossier. Seneweb revient sur les échanges qui ont marqué son audition.
Selon le déroulé des auditions relayé par ces sources, l’enquêteur a d’emblée rappelé à M. Ndour l’objet de la convocation : « C’est à la suite de dénonciations portant sur les événements de 2021 à 2023. Est-ce que vous en savez quelque chose ? » L’ancien ministre a répondu laconiquement : « Tout ce que j’en sais, c’est ce que la presse a raconté. »
Les enquêteurs ont tenté d’étendre leur champ de questionnement. Lorsqu’on l’a interrogé sur d’éventuelles craintes pour sa sécurité au moment des faits, Pape Malick Ndour a nié avoir été préoccupé : « Je n’ai jamais eu de crainte par rapport à ma sécurité personnelle. » Interrogé ensuite sur son parcours scolaire et les fonctions occupées, il a estimé que ces précisions « n’ont rien à voir avec l’objet de la convocation. »
Interrogé sur le motif précis de la convocation, Pape Malick Ndour a indiqué que le gendarme qui lui avait remis la convocation lui avait parlé d’une plainte déposée par Pape Abdoulaye Touré. Un commandant présent lors de l’audition a rappelé que l’interrogatoire se déroulait « dans le cadre de l’enquête sur les événements de 2021 à 2023. »
D’après nos informations, Pape Malick Ndour n’a toutefois pas été entendu sur les accusations formulées par Pape Abdoulaye Touré, qui a porté plainte contre lui pour des actes de torture. Après son audition d’environ une heure, l’ancien ministre a été laissé libre, sans poursuite immédiate annoncée.
L’enquête sur les violences politiques qui ont secoué le pays entre 2021 et 2023 se poursuit, mobilisant la Section de recherches et plusieurs témoins et parties civiles. Les investigations tenteront de faire la lumière sur les responsabilités individuelles et les circonstances des événements ayant entraîné de lourdes pertes humaines. Les suites judiciaires dépendront des éléments réunis et des plaintes en cours, dont celle de Pape Abdoulaye Touré.