Le jeudi 17 Août 2023, au siège de l’Office national de Recouvrement des avoirs criminels (ONRAC), le magistrat Mor Ndiaye a officiellement passé le témoin à son collègue Malick Lamotte. Ce changement à la direction de l’ONRAC survient après une période de service de Mor Ndiaye d’un an et huit mois, bien qu’il ait été nommé pour un mandat de six ans. Cette décision a suscité des débats et des controverses depuis plus d’un mois.
Selon l’article 8 des textes régissant l’ONRAC, le directeur général doit être un magistrat de l’ordre judiciaire avec une expérience d’au moins dix ans. Il est nommé pour un mandat de six ans non renouvelable. La nomination de Mor Ndiaye en décembre 2021 signifiait que son mandat prendrait fin en 2027. La question se pose donc : pourquoi son mandat a-t-il été écourté en violation de ces textes ? Une interrogation qui reste sans réponse à ce jour.
L’aspect troublant réside dans le fait qu’il semble y avoir deux versions du communiqué du conseil des ministres daté du 12 juillet dernier. De manière surprenante, le décret annonçant le limogeage de Mor Ndiaye est daté du 3 août 2023.
Suite à son départ, Mor Ndiaye se voit attribuer de nouvelles fonctions, bien que les détails n’aient pas été précisés. Les employés de l’ONRAC, tous visiblement émus, ont tenu à rendre hommage au Directeur général sortant. Ils ont loué ses qualités exceptionnelles, dont son leadership, sa compétence et sa courtoisie. En moins de deux ans, Mor Ndiaye a réussi à mettre en place l’ONRAC et à en faire une institution exemplaire, qui a même suscité l’admiration au-delà des frontières nationales.
La transition de la direction de l’ONRAC s’accompagne donc d’interrogations sur les raisons du départ anticipé de Mor Ndiaye et de l’annonce de nouvelles fonctions pour lui. Une période de changement qui soulève des questions importantes au sein de cette institution cruciale pour la lutte contre les avoirs criminels.