La récente décision du conseil municipal de Dakar plateau de rebaptiser l’avenue Louis Faidherbe en avenue Macky Sall soulève des questions sur la légitimité des collectivités territoriales à renommer des rues, boulevards et avenues. Selon Amadou Sene Niang, expert en décentralisation, il n’existe aucun texte du code de l’urbanisme ou du code général des collectivités territoriales qui légifère spécifiquement sur cette question.
L’odonymie, qui est la science de la dénomination des voies de communication, semble être une tradition républicaine au Sénégal. Les rues, avenues et boulevards ont des statuts différents, mais le choix du nom revient au conseil municipal de la commune concernée. Amadou Sene Niang souligne que la construction, l’entretien et la dénomination de ces voies relèvent du conseil municipal et non seulement du maire. Les communes ont donc la prérogative de rebaptiser des rues et des avenues, comme cela se fait dans le monde entier.
Les collectivités territoriales peuvent choisir de donner le nom de la commune à une personne en reconnaissance de sa contribution. Cela ne se limite pas aux personnalités politiques, mais peut concerner toute personne dont l’histoire, le présent ou le futur pourrait être une référence pour les générations futures. Cependant, cette pratique soulève également un débat, notamment dans les pays colonisés, où les noms de certaines rues ont été donnés à des personnes qui n’ont pas eu d’apport positif au pays. C’est pourquoi les autorités locales et étatiques procèdent parfois à des changements de noms.