AU SÉNÉGAL, L’AFFAIRE DE LA DETTE « CACHÉE » SÉRIEUSEMENT CONTROVERSÉE

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L’affaire de la dette « cachée » a provoqué un bouleversement majeur dans la communication financière au Sénégal. En février 2025, la Cour des comptes a publié un rapport révélant que la dette réelle était bien plus élevée que les chiffres officiels, mettant en lumière des emprunts et dettes non déclarés. Cette révélation a ébranlé la crédibilité de l’ancienne majorité et a soulevé des questions sur la gouvernance budgétaire.

Face à cette crise, le nouveau gouvernement a lancé une politique de transparence en mandatant le cabinet Forvis Mazars pour un audit exhaustif des engagements publics. Bien que cette démarche vise à restaurer la confiance, elle n’élimine pas les incertitudes et les tensions politiques.

Le rapport Mazars a révisé la dette de l’administration centrale, la faisant passer de 74,4 % à 111 % du PIB fin 2023, et à 118,8 % pour 2024. Ces chiffres signalent un écart de 37 points entre les données officielles et la réalité, redéfinissant ainsi les repères macroéconomiques du pays.

Le FMI a pris note de ces ajustements, qualifiant le rapport Mazars de « globalement conforme ». Cependant, la validation finale reste cruciale, et des discussions sur des mesures correctrices sont en cours.

Le rapport a également confirmé des irrégularités mises en lumière par d’autres audits internes, renforçant la nécessité d’une réforme des institutions et d’une gestion centralisée de la dette. Toutefois, des défis subsistent, notamment la dispersion des responsabilités et l’opacité des entités publiques.

Dans un contexte où la dette est politisée, l’audit Mazars devient un outil de légitimation et de débat. L’ancien parti au pouvoir réclame la publication intégrale du rapport, soulignant les enjeux de responsabilité politique.

Malgré ces turbulences, l’économie sénégalaise montre des signes de résilience, principalement grâce à la production pétrolière. Cependant, la hausse du service de la dette limite les investissements dans des secteurs essentiels. Un plan de redressement a été annoncé, mais les risques de troubles sociaux demeurent.

En somme, l’affaire de la dette « cachée » ne concerne pas seulement des chiffres, mais soulève des questions éthiques et politiques cruciales pour l’avenir du Sénégal. Le gouvernement devra jongler entre redressement financier et soutien aux populations vulnérables tout en maintenant la cohésion sociale.