ANNONCE DE LA PUBLICATION DE LA LISTE PROVISOIRE DES MÉDIAS CONFORMES AU CODE DE LA PRESSE

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Ce matin, le ministre de la Communication, Alioune Sall, a organisé un point de presse pour annoncer la publication de la liste provisoire des médias conformes aux dispositions du Code de la presse. Cette initiative s’inscrit dans la dynamique du gouvernement visant à assainir le secteur des médias au Sénégal, à améliorer les conditions de travail des journalistes et à impulser une nouvelle dynamique dans le paysage médiatique du pays.

État des lieux du secteur des médias

Avant de dévoiler la liste des médias conformes, le ministre a dressé un état des lieux du secteur. En 2023, 535 organes de presse ont exprimé leur intérêt pour accéder au Fonds d’Appui et de Développement de la Presse. Cependant, malgré cette forte demande, la situation reste préoccupante. La loi sur la presse exige que toutes les structures médiatiques disposent d’une autorisation délivrée par le ministère de la Communication, mais à ce jour, aucune structure ne respecte cette exigence légale.

Cette absence d’autorisation a contribué à la déliquescence de l’environnement économique des médias, laissant les acteurs du secteur dans une précarité sociale et économique, exacerbée par la prolifération de “mercenaires” de l’information ne respectant ni les standards professionnels ni les règles éthiques.

Une démarche collégiale pour la régulation

Alioune Sall a également évoqué la chronologie des concertations ayant abouti à la publication de la liste officielle des médias, soulignant qu’il s’agissait d’une démarche collégiale impliquant tous les acteurs du secteur.

Publication de la liste des médias conformes

Parmi les 380 médias inscrits sur la plateforme de déclaration des médias du Sénégal, 112 ont été jugés conformes au Code de la presse. Cette liste comprend :

– 10 chaînes de télévision
– 14 journaux imprimés
– 17 stations de radio
– 11 radios communautaires
– 6 Web TV
– 54 sites d’information en ligne

Les médias non conformes auront la possibilité de se rapprocher des services du ministère pour se mettre en conformité, sous peine de sanctions sévères. Des mesures sont prévues pour interdire leur fonctionnement, notamment l’interdiction d’impression pour la presse écrite et l’arrêt de diffusion pour les médias audiovisuels.

Réformes en perspective

Le ministre a mis en avant plusieurs réformes destinées à moderniser le secteur. Parmi les initiatives annoncées figure la réforme du Code de la presse, visant à mieux encadrer la liberté de la presse et à renforcer la régulation. La création d’un fonds de développement pour la production audiovisuelle est également prévue, destinée à soutenir la production de contenu de qualité au Sénégal.

Le ministère prévoit également de réorganiser les conventions entre l’État et les médias afin de diriger le financement public vers la production de contenus médiatiques de qualité et de renforcer l’indépendance éditoriale des organes de presse.

Le ministre a insisté sur le fait que l’État assume pleinement ses responsabilités pour garantir un environnement médiatique structuré, tout en encourageant les acteurs du secteur à se conformer aux normes afin de bénéficier des opportunités offertes par ces réformes. Ces initiatives visent à diversifier les sources de financement et à offrir un soutien tangible aux médias sénégalais, renforçant ainsi leur viabilité économique et leur rôle dans la société.