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L’ancien procureur près la Cour spéciale de répression de l’enrichissement illicite, Alioune Ndao, a exprimé ses préoccupations concernant la reddition des comptes récemment annoncée par le régime actuel. Dans ses déclarations, il a souligné l’importance de ne pas politiser ce processus, rappelant les échecs passés liés à la traque des biens mal acquis sous l’administration de Macky Sall. Selon Ndao, il est crucial de laisser la justice opérer en toute indépendance.
Élu député sur la liste de Pastef lors des élections législatives du 17 novembre dernier, Alioune Ndao a partagé ses attentes pour la nouvelle Assemblée nationale, qui sera prochainement installée. Lors d’un séminaire organisé par Amnesty International sur la lutte contre la corruption, il a affirmé : « Nous devons avoir une Assemblée de développement et non une Assemblée de combat personnel. »
Pour Ndao, l’Assemblée nationale doit devenir une institution positive et exemplaire, loin des querelles partisanes et des conflits d’intérêts. Il a insisté sur la nécessité de se concentrer sur les priorités nationales : « Nous devons abandonner tout ce qui est querelles personnelles, partisanes et de positionnement pour nous concentrer sur les intérêts supérieurs de la Nation. Pour cela, il faut un nouveau type de député. »
Concernant les réformes promises par les nouvelles autorités, Alioune Ndao a exprimé des inquiétudes quant à leur lenteur, tout en restant optimiste quant à l’installation de la nouvelle législature. Il a déclaré : « J’espère qu’à partir de cette installation, toutes les réformes souhaitées seront mises en œuvre. Nous allons y contribuer, car nous connaissons bien le milieu judiciaire. Nous apporterons notre touche pour que tout se passe comme il se doit. »
En ce qui concerne la reddition des comptes, Ndao a mis en garde contre le risque de politisation, citant l’exemple de la traque des biens mal acquis. Il a noté : « C’était une bonne initiative d’avoir lancé cette traque. Mais ce que je déplore, c’est sa politisation, qui a causé son échec. J’espère que la reddition des comptes ne connaîtra pas le même sort. »
Il a également plaidé pour un renforcement des capacités du Pool judiciaire financier, en matière de lutte contre l’enrichissement illicite. Selon lui, il est essentiel de réviser le texte confiant cette compétence à l’OFNAC, qu’il considère inadaptée : « Le Pool ne peut pas tout gérer, mais il a une compétence naturelle en matière d’enrichissement illicite. Depuis que cette tâche a été confiée à l’OFNAC après la suppression de la CREI par Macky Sall, rien n’a avancé dans ce domaine. »
Ainsi, Alioune Ndao appelle à une justice indépendante et efficace, afin de garantir une véritable reddition des comptes au service des intérêts du Sénégal.

