Dans un verdict rendu hier, la Chambre criminelle de Dakar a acquitté El Hadji Malick Sy, accusé d’avoir tué son père, le guide religieux Serigne Abdoul Aziz Sy. Bien qu’il risquait la réclusion criminelle à perpétuité, le tribunal a décidé d’interner l’accusé pendant 6 mois au service psychiatrique du Centre hospitalier universitaire de Fann.
Les faits remontent au 11 janvier 2021, lorsque Malick Sy, apparemment de mauvaise humeur, a quitté son domicile à la Sicap Baobab pour se rendre au centre-ville de Dakar. Après s’être arrêté sur l’Avenue Jean Jaurès, il s’est rendu à l’immeuble où résidaient ses parents.
La confrontation fatale a eu lieu en présence de sa mère, lorsque Malick a demandé de l’argent et que son père est intervenu pour le réprimander. Selon les déclarations de Malick, son père l’aurait attaqué en premier, et il aurait agi en légitime défense.
Malheureusement, la situation a dégénéré et Malick a porté un coup fatal à son père à l’aide d’un couteau, touchant la région du thorax. Grièvement blessé, Serigne Abdoul Aziz Sy a perdu beaucoup de sang et s’est effondré.
Lors du procès, la défense d’El Hadji Malick Sy a plaidé la démence, affirmant que son client souffrait de troubles mentaux au moment du crime. Bien que l’accusé ait été acquitté du crime de parricide, le tribunal a décidé de le faire interner pour 6 mois afin de procéder à une évaluation psychiatrique approfondie.
Cette décision a suscité des réactions mitigées dans l’opinion publique. Certains estiment qu’elle reflète une prise en compte de la santé mentale de l’accusé, tandis que d’autres expriment leur préoccupation quant à la gravité de l’acte commis.
Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si El Hadji Malick Sy nécessite un suivi médical continu ou s’il pourra être libéré à l’issue de son internement. L’affaire a mis en lumière l’importance de la prise en charge des troubles mentaux dans le système judiciaire et a suscité un débat sur les mesures à prendre pour prévenir de tels drames à l’avenir.
L’acquittement d’El Hadji Malick Sy met fin à ce procès très médiatisé, mais laisse derrière lui une famille dévastée et une communauté religieuse qui tente de comprendre les motivations derrière cet acte tragique.