Scandale financier au cœur du groupe Farès- Le Directeur de BATIPLUS, Christian Chabel Samra convoqué par le Doyen des juges

Scandale financier au cœur du groupe Farès- Le Directeur de BATIPLUS, Christian Chabel Samra convoqué par le Doyen des juges

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Les choses bougent enfin, pour dire le moins ! Le « tout-puissant « Samra sera-t-il enfin mis aux arrêts? La question vaut son pesant d’or. En tous les cas, dakarposte, qui suit comme de l’huile sur le feu, ce qu’il est convenu d’appeler « le scandale financier au cœur du groupe Farès », tient de sources judiciaires que le Directeur de BATIPLUS, Christian Chabel Samra, a été convoqué ce lundi 8 Juin 2020 par le redouté et redoutable Doyen des Juges. Pour être précis, le gars est tenu de déférer à la convocation à 15h.


Pour la gouverne de ceux qui n’ont pas suivi le train de l’actualité, le directeur général de Batiplus continue (jusqu’au moment où ces lignes sont écrites), de vaquer à ses occupations, alors que le parquet a requis son placement sous mandat de dépôt à la suite d’opérations opaques portant sur 2,8 milliards Fcfa.

D’ailleurs, nos confrères de « Libération » révélaient en exclusivité, que le parquet de Dakar avait requis le placement sous mandat de dépôt de Christian Chabel Samra, directeur général de Baptiplus, une filiale du groupe Farès. En effet, ce dernier avait porté plainte contre Rachelle Sleytaly qu’il accusait d’abus de confiance portant sur 125 millions de FCfa et poussières. Mais lors de l’enquête, les enquêteurs de la Section de Recherches ont découvert que Samra avait lui-même fait sortir, sur quatre ans, quelque 2,8 milliards des caisses de Batiplus.

La demande de mise en liberté provisoire, introduite par Rachelle Sleytaly, la seule à être déférée après enquête avant son incarcération, a été rejetée. Pendant ce temps, Christian Chabel Samra, continue de vaquer tranquillement à ses occupations.

Pour rappel, à la suite d’un rapport du commissaire aux comptes, Akm audit et conseil, Christian Chabel Samra avait déposé plainte après signalement d’un écart de 125, 072 millions FCfa. D’après lui, la responsabilité de Rachelle Sleytaly serait établie puisque c’est elle qui gérait le coffre.

Lors de son interrogatoire, Rachelle Sleytaly avait formellement nié les accusations contre elle. Elle avait fourni aux enquêteurs un document de plusieurs pages, attestant que 2,8 milliards FCfa ont été puisés du coffre et remis au courtier M. Fall, sans écriture comptable, sur instruction du directeur général.

Mieux, elle ajoutait que Samra lui-même recevait parfois des montants qui pouvaient atteindre 100 millions de FCfa. Entendu, le directeur général de Batiplus confirmait mais évoquait des « situations exceptionnelles ». Rachelle ira plus loin en confiant aux enquêteurs que chaque fois qu’il y avait des retraits sans trace, Samra lui demandait d’effacer du fichier les lignes relatives à ces dépenses. Les gendarmes n’étaient pas au bout de leurs surprises.

Convoqué, le courtier M.Fall jurait dans un premier temps qu’il n’a jamais déposé de l’argent chez un particulier. Les enquêteurs lui présentaient alors le document attestant de la sortie des 2,8 milliards FCfa rien que sur une période de quatre ans, Fall avouait que durant la période incriminée, il déposait effectivement des montants à deux adresses. Une descente des gendarmes sur les lieux avait permis d’interpeller les destinataires H.H et S.H. -deux hommes d’affaires libanais-, qui étaient encore en possession de 500 et de 48 millions FCfa. Réentendu, Samra avait reconnu ces «dépôts» d’un autre genre, lui qui niait pourtant la sortie de cash de Batiplus vers des particuliers.


Mieux, il soutenait que l’argent « transitait » dans les boutiques des deux hommes d’affaires libanais, avant d’être déposé à la banque le lendemain. Or, aucun des acteurs concernés n’a pu produire un document attestant que ces fonds ont été déposés à la banque. H.H a finalement affirmé que les 500 millions FCfa retrouvés entre ses mains, serait un prêt que Batiplus lui aurait octroyé. Pour un montant aussi conséquent, il était incapable de sortir le moindre document attestant cet « emprunt».