Ce 2 juin 2020, date de reprise des cours pour les élèves en classes d’examen, est particulièrement spécial pour toute la nation sénégalaise. En ce sens qu’il marque le démarrage d’une année scolaire à deux vitesses. Tous ceux en classes d’examen sont conviés à regagner les écoles. Tout le reste pour l’instant, n’est pas concerné par la reprise des cours.
Il est vrai que l’on ne peut faire la fine bouche par rapport à tous ces efforts consentis pour transporter les enseignants et le personnel d’encadrement vers leurs lieux d’affectation, de même que tous les moyens déployés pour désinfecter les salles, pour réfectionner ce qui doit l’être et toutes les dotations en équipements pour mettre les acteurs de l’école dans les meilleures conditions.
Dans des localités où les établissements scolaires sont chargés d’aliments destinés à l’aide alimentaire d’urgence, les autorités font comme elles peuvent pour tranférer les stocks ailleurs. Là où la défaillance du réseau SEN’EAU est constatée, certainement que des fûts remplis d’eau de puits sont installés avec du gel, du savon ou tout autre produit permettant aux écoliers et au personnel pédagogique et d’encadrement de procéder à l’indispensable lavage des mains.
Les masques ne feront non plus défaut et dans les établissements l’on s’est déjà préparé pour doter chaque salle de 20 tables bancs tout au plus pour faire de la distanciation physique une réalité concrète.
Il ne reste plus qu’à siffler pour donner le coup d’envoi de la reprise des cours qui avaient été perturbés par l’expansion de la pandémie du COVID-19. Tout est presque fin prêt pour le sauvetage de l’année en cours, un objectif noble mais pédagogiquement, l’on est en droit de nous interroger sur les effectifs que nous jugeons insuffisants s’il faut doter chaque classe d’un instituteur préparé à affronter le contenu du programme de CM2.
Le défi à relever ne se situe pas dans les moyens financiers ou matériels dans la mesure où les milliards sont disponibles et l’Etat est prêt à solutionner tous les problèmes qui se dresseront sur son chemin d’ici à la tenue des examens. Il lui faudra en tout état de cause voir de plus près les effectifs des enseignants avec l’éclatement des élèves en classes de 20 seulement.
Tant mieux si toutes les classes éclatées peuvent disposer chacune d’un professeur pour chacune des matières au programme de Terminales par exemple, ce qui est loin d’être une évidence. Les observateurs, les parents et tous les acteurs de l’éducation ont les yeux rivés sur cette reprise des cours d’une année scolaire à deux vitesses.