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La session ordinaire de la Conférence épiscopale regroupant le Sénégal, la Mauritanie, le Cap-Vert et la Guinée-Bissau s’est achevée ce vendredi, marquant une étape importante dans la vie de l’Église catholique de la sous-région. À l’issue des travaux, Monseigneur André Guèye, archevêque de Dakar et premier vice-président de la Conférence épiscopale, a partagé les conclusions de cette rencontre consacrée à la synodalité, à la mission pastorale et aux défis sociopolitiques affectant les communautés chrétiennes.
Une dynamique de synodalité au cœur de l’Église universelle
Monseigneur Guèye a souligné que la session s’inscrivait pleinement dans la dynamique de la synodalité, un concept central du pontificat du pape François. « Vivre la synodalité, c’est marcher ensemble, travailler ensemble, être en communion plus étroite les uns avec les autres », a-t-il déclaré. Ce principe d’une Église participative et fraternelle constitue également le fil conducteur du message de carême 2026 adopté par les évêques.
Selon lui, une Église synodale est une Église où chaque fidèle, autonome et responsable, joue un rôle actif dans l’annonce de l’Évangile et dans l’engagement pour la justice, la paix et le bien commun.
Kédougou, une zone de mission au cœur des préoccupations
La Conférence épiscopale a porté une attention particulière à la région de Kédougou, identifiée comme une zone de mission nécessitant une présence ecclésiale renforcée. Monseigneur Guèye a insisté sur la nécessité d’une action pastorale plus visible et impactante : « Nous sommes convaincus de l’importance d’avoir ici davantage de prêtres et de religieuses, non seulement pour l’évangélisation, mais aussi pour la pastorale sociale. »
Il a ajouté que la pastorale sociale représente la présence concrète de l’Église auprès des plus vulnérables, à travers des actions dans les écoles, les dispensaires, l’entraide et l’accompagnement des jeunes. « Pour aller vers Dieu, il faut aussi s’occuper des hommes sans distinction », a-t-il souligné.
Un appel fort contre la corruption et la mauvaise gestion des ressources
Les évêques ont profité de cette rencontre pour adresser un message clair aux autorités publiques. « Sans gestion transparente des ressources, il ne peut y avoir de développement », a affirmé l’archevêque de Dakar. La Conférence épiscopale appelle ainsi les gouvernements de la sous-région à lutter efficacement contre la corruption et la mauvaise gestion, en particulier en ce qui concerne les ressources naturelles, enjeu crucial pour l’avenir des populations.
Ils ont aussi insisté sur la nécessité d’offrir à la jeunesse des perspectives réelles d’épanouissement dans leurs terroirs. « Il n’y a pas de plus grand bonheur que de vivre auprès des siens dans des conditions dignes », a martelé Monseigneur Guèye.
La Conférence a également attiré l’attention sur la précarité croissante dans plusieurs pays de la région ainsi que sur la menace terroriste qui progresse aux frontières. Les évêques ont appelé à une prise de conscience collective et à une mobilisation de tous les acteurs pour préserver la paix, la cohabitation pacifique et la stabilité.
Une Église mobilisée pour le bien commun
En conclusion, Monseigneur André Guèye a réaffirmé l’engagement de l’Église catholique à demeurer aux côtés des peuples, fidèle à sa mission spirituelle, mais aussi profondément impliquée dans la construction d’une société plus juste et solidaire. La session ordinaire de la Conférence épiscopale s’achève ainsi sur un appel à la communion, à la responsabilité et à l’action, au service de la justice, de la paix et du bien commun dans toute la sous-région.

