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Invité de l’émission *En vérité* sur Radio Sénégal, le Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), Fadilou Keita, a vivement réagi aux accusations formulées par Serigne Saliou Gueye. Ce dernier avait insinué que certains directeurs généraux construisent des maisons valant plusieurs centaines de millions de francs CFA, évoquant des pratiques douteuses parmi les responsables publics.
Une demande de transparence assumée
Fadilou Keita a affirmé ne pas se sentir concerné par ces accusations, mais il a insisté sur la nécessité d’aller au bout de ces allégations. « Si j’étais le président Ousmane Sonko ou le président Bassirou Diomaye Faye, je ferais tout pour que Serigne Saliou Gueye donne les noms de ces directeurs », a-t-il déclaré. Pour lui, il est essentiel de nommer les personnes concernées afin de rétablir la confiance et de poser les bases de réformes profondes. Il a appelé à mettre fin aux insinuations anonymes qui alimentent la suspicion sans faire avancer les choses.
Des mécanismes de contrôle déjà en place
Le DG de la CDC a rappelé que l’État sénégalais dispose d’outils de renseignement efficaces pour surveiller les comportements de ses responsables. « L’État sait ce que chacun fait et dans quelles conditions », a-t-il affirmé, soulignant que les mécanismes de contrôle sont déjà en place pour prévenir d’éventuelles dérives.
Évolution salariale et légitimité des acquisitions
Sans nier les dérives possibles, Fadilou Keita a relativisé les soupçons autour du train de vie des cadres, mentionnant l’augmentation légitime de leurs revenus. « Une personne dont le salaire est passé de un à cinq millions peut obtenir légalement un prêt bancaire conséquent. Ce n’est pas illégal », a-t-il précisé.
Il a également alerté sur le risque de paralysie de l’administration, causé par une suspicion généralisée à l’égard des ministres et directeurs. Selon lui, certains évitent désormais toute exposition médiatique par crainte d’être injustement ciblés.
Une approche équilibrée de l’engagement public
Fadilou Keita a plaidé pour une approche plus équilibrée de l’engagement public, affirmant que le dévouement envers l’État ne doit pas être opposé au droit de bénéficier des opportunités légales offertes à tout citoyen. « Le don de soi n’a rien à voir avec le salaire », a-t-il conclu, appelant à un dialogue constructif pour avancer vers une administration plus transparente et responsable.

