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En 2024, les députés de la majorité parlementaire, menés par Abdou Mbow, Farba Ngom et Seydou Diouf, ont décidé de s’attaquer à la question de la dissolution du parlement par le président de la République. Assistés de conseillers juridiques renommés, ils ont travaillé tout le week-end sur les modalités de rédaction d’une loi visant à empêcher cette possibilité.
Leur objectif est d’obtenir cette semaine le soutien de 65 députés pour convoquer une session extraordinaire et voter cette loi en procédure d’urgence. Une lettre sera envoyée au président Diomaye Faye pour l’informer de la situation, et ce dernier disposera de cinq jours pour donner son avis consultatif. L’assemblée saisira ensuite ses instances pour programmer une plénière.
La majorité Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) semble avoir de fortes chances de réussir cette initiative, notamment grâce au soutien du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) et des députés de Khalifa Sall. Bennoo prévoit de recourir à un scrutin secret, une procédure facilement réalisable à la demande de dix députés. Certains membres de Yewwi Askan Wi (YAW) pourraient également apporter leur soutien, à condition que le vote soit secret.
Une fois votée, la loi sera soumise au Conseil Constitutionnel. Si son avis est positif, le président de la République aura quinze jours pour la promulguer. Sinon, le président de l’Assemblée Nationale pourra le faire à sa place. Cette stratégie juridiquement solide risque cependant de provoquer une crise majeure entre les institutions du pays.
Il convient de rappeler qu’au Sénégal, toute modification de la Constitution nécessite l’approbation des deux tiers du Parlement, soit 99 députés sur 165. Actuellement, la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) dispose de 82 sièges, ce qui pourrait compliquer la tâche de l’opposition pour s’y opposer.

