Prorogation du mandat du « Macky » Où va le pays avec cette crainte d’un excès de fièvre?

Loading

Lors que le Président Sall a décidé d’interrompre,

au tout dernier moment, le
processus électoral, il a plongé le pays
dans une stupeur qui ne dit pas son nom, embarquant du coup les sénégalais dans une aventure aux
lendemains incertains.
Car, rien que pour des accusations de
corruption, toujours pas étayées, de deux
membres du Conseil constitutionnel,
le président de la République, avec
la complicité d’une majorité mécanique à l’Assemblée nationale, a
fini de saper la tradition démocratique sénégalaise en mettant fin au processus
électoral en cours. Et pourtant, rien dans
l’architecture institutionnelle ne lui en
donne le monople de poser un tel acte qui, à coup sûr, va marquer l’histoire du Sénégal indépendant.

Les scènes
ahurissantes et scandaleuses auxquelles les sénégalais ont eu droit ce 5 févier, lors du vote, à l’Assemblée Nationale, portant sur la loi
reportant l’élection présidentielle de
février 2024 avec l’envahissement de l’hémicycle par les
Forces de l’ordre pour évacuer les
députés de l’opposition n’ont
fait qu’aprofondir le
recul démocratique dont tout le monde parle.

Aujourd’hui, ce que tout le monde n’arrête pas de se demander, c’est pourquoi Macky Sall a agi dans la précipitation en ne se basant que sur
de simples accusations dont les
auteurs n’ont pas encore montré l’ombre d’une preuve, pour conclure d’une
crise institutionnelle?
La vérité est que ce précédent dangereux risque de mettre encore en péril la stabilité du pays. Mais tout montre que le peuple
refuse de rester silencieux face à cette
atteinte aux droits démocratiques et compte se battre pour exiger du président de
la République, dont le mandat
prend fin inéluctablement, le 2 avril
2024, le respect des principes constitutionnels qu’il a le devoir de
protéger.

Toutefois, avec la prorogation du mandat du « Macky », le peuple a exprimé son désaccord et les incidencences pointent à l’horizon. Ce report de l’élection fait parler avec les démissions du ministre conseiller Abdoul Latif Coulibaly mais aussi de l’ancienne ministre de la santé, Pr Awa Marie Coll Seck de la présidence de l’Initiative pour la Transparence dans les industries Extractives (ITE). Nul besoin d’aller chercher loin pour comprendre les raisons. Bien d’autres acteurs politiques ont marqué leur désaccord sur la prorogation du mandat du président. Des démissions surprises, il y’en aura encore certainement puisque certains vont tourner le dos au « Macky ».

Seulement, tout laisse croire que ce sont les candidats « spoliés » qui ont ouvert la
brèche au « Macky » pour
reprendre la maitrise du jeu
politique à son compte. Ils ont d’abord agité l’idée d’un report de la présidentielle et ont ensuite exposé leurs doléances au locataire du Palais de Roume. Ce qui aujourd’hui, lui a permis de se retrouver au milieu d’un
enjeu politique majeur pour
jouer ses dernières cartes.

Dans l’espoir que la
Justice sénégalaise, notamment la Cour Suprême et le Conseil Constitutionnel, affirme sa pleine autorité, en se prononçant souverainement à la place du peuple pour défendre la Constitution sénégalaise.
Mais la balle est aussi dans le camp de ceux qui vont participer au dialogue prochain pour remettre en cause tout le système électoral afin d’éviter le tripatouillage du calendrier électoral.

Aly Saleh