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A une époque où les réalités sociales, politiques, économiques et même culturelles prennent des élans de « ténèbres qui s’accumulent », une voix retentit dans la salle du Cices pour clamer : « Je ne suis point atteint par les vicissitudes de cette époque car, mon chef spirituel, Ababakar Sy (rta), est le maître du temps. »
Ses propos datent de 25 ans, jour pour jour, notamment le samedi 29 janvier 2000, et à l’occasion du dernier discours d’une série de conférences, avec pour thème principal « l’ Unicité de Dieu ».
Vêtu d’un djellaba bleu, l’allure imposante, le verbe sublime, la rhétorique à l’image d’un commandeur des croyants, Serigne Cheikh Tidiane Sy revient sur la plaidoirie d’Oumou Salamata, l’audace de Gorgui Souleymane Sow, la rigueur intellectuelle de Cheikh Anta Diop, la pensée de Serigne Babacar Sy, les dessous du conflit Seydina Alioune & Mouawiya, …
A l’égard du Mouvement qu’il considère comme avoir été dédié à la mémoire des gens de la caverne (Ashaboul Keuhfi), il cite une formule qu’aucun esprit, aussi tordu soit-il de nature et perverti sans mesure aucune, ne pourra à jamais effacer dans la conscience des âmes honnêtes que sont les Moustachidines : « Serigne Moustapha Sy a obtenu des résultats dans le domaine le plus complexe qui soit : celui de la spiritualité. Je peux moi-même attester des performances dont il a fait montre avec toutes ces âmes qu’il a su forger sous le truchement d’une formation spirituelle. »
Passage d’un siècle à un autre, mais aussi transition à l’élan politique avec le libéralisme qui prenait le pouvoir 50 jours après. On clama haut et fort que l’alternance était à l’honneur. Mais les imbus de la chose politique savent en âme et conscience que la théorie de l’alternance dans ce domaine est de l’oeuvre d’Al Maktoum, et ceci avec sa fameuse lettre politiquement sensée et intellectuellement bien servie, « Nécessité d’Alternance », publiée en 1994.
Pour l’homme à la djellaba, alternance en matière politique rime avec changement des hommes et rééquilibration des mentalités. Si l’on verse depuis toujours dans le fait d’élire pour, un jour ou l’autre, traiter le chef d’imposteur pour ensuite en choisir un autre avec tous les éloges, l’Afrique continuera d’être ce continent où le proxénétisme politique régnera à jamais en maître.
Il ne suffit pas, selon la pensée politique d’Al Maktoum, de changer de leader, mais aussi et surtout de revoir les mentalités. Albert Einstein a légué cette citation à l’humanité : « On ne peut pas régler un problème sans changer le niveau de conscience qui l’a engendré.’
Légalement, oui, nous sommes toujours prêts à voter et élire ! Mais consciemment, sommes nous prêts à évoluer ? C’est un peu comme si on pose la question à savoir qui veut le changement, et à se retrouver avec des milliers de citoyens qui lèvent la main.
Quand il s’agit de demander qui est prêt à changer, la foule reste inerte, observant l’auteur de la question, méditant sur les sacrifices à faire, pour ensuite préférer se taire ! Rompre avec les anciennes croyances et méthodes archaïques pour épouser de nouvelles façons de faire n’est point facile chez nous. Les psychologues appellent ça la dissonance cognitive !
Sommes nous prêts ?
Maam Cheikh
Coach, Formateur
Auteur du E-Book « Le Tribun de Tivaouane »

